En 1183, Théophile de Sauvigny, cadet de sa famille et petit-fils du comte de Blois, est âgé de 15 ans. Si jeune, le voilà déjà adoubé chevalier. Etant donné que son frère aîné va hériter du château familial, lui doit trouver un autre moyen d'être reconnu. Armé d'une fabuleuse épée "Redoutable", Théophile fait le choix de partir défendre Jérusalem en Terre sainte, aux côtés du comte de Nevers. Malgré des périodes de trêve, la guerre continue entre les croisés et les armées musulmanes de Saladin. Rencontré avant de partir, Isidore devient son écuyer et l'accompagne dans son périple.
Le voyage est long et pénible. Dès leur arrivée en Terre sainte, Isidore fait la rencontre d'une belle Syrienne, Pétronille. Mais c'est une espionne qui fournit des informations capitales à Karboga, un mamelouk combattant les Chrétiens. Théophile apprend aussi rapidement que cet homme n'est autre que l'assassin de son père, parti en croisade cinq ans plus tôt. Tout en participant activement aux combats contre les Infidèles, les musulmans, Théophile entend bien venger son père. Mais il est fait prisonnier et vendu comme esclave. Il ne doit son salut qu'à la belle Aïcha dont il tombe amoureux.
L'avis d'Histoire d'en lire
Sans être une suite pure, Le Chevalier de Jérusalem est à mettre en lien direct avec Le Chevalier au bouclier vert. Théophile n'est autre que le petit-fils de Thibaud, héros du précédent roman. Sans qu'il soit indispensable d'avoir lu ces livres dans leur ordre de parution, il est agréable d'avoir ce lien, cette continuité qu'on peut retrouver à plusieurs reprises dans l’œuvre d'Odile Weulersse.
Le Chevalier de Jérusalem est donc là encore un vrai roman de chevalerie. Odile Weulersse ne lésine pas sur le vocabulaire propre à l'équipement d'un chevalier, à l'armée, aux combats. Mais ce roman évoque aussi un contexte historique très précis. En 1183, Théophile se prépare à partir pour la troisième croisade qui ne débute réellement qu'en 1189. En France, à cette époque, le roi est Philippe Auguste. Associé au roi d'Angleterre Richard Cœur de Lion et à l'empereur germanique Frédéric Barberousse, tout trois et leurs troupes combattent pour reprendre Jérusalem et la Terre sainte à Saladin.
Odile Weulersse relate à merveille les combats et tous les moments historiques forts. Le siège de Saint-Jean d'Acre en 1191 est particulièrement bien décrit. La chronologie des événements est d'ailleurs reprise à la fin du livre.
Et Le Chevalier de Jérusalem, c'est aussi quelques touches d'amour, entre Isidore et Pétronille d'abord, puis Théophile et Aïcha. A côté de tous ces instants guerriers, l'auteure distille des moments plus tendres pour mieux temporiser avant de relancer encore plus efficacement le récit.
Quelque soit l'époque décrite, la religion reste un thème cher à Odile Weulersse. Les croisades étaient des expéditions certes militaires mais avec un but religieux. Les Chrétiens voulaient reprendre la Terre sainte aux Musulmans. Un combat qui a duré plusieurs siècles, du XIe au XIIIe siècle.
Histoire, aventure, voyage, amour sont associés avec justesse pour faire de ce roman un incontournable sur l'histoire du Moyen Age.
En complément, je vous invite à lire la chronique du site Ricochet au sujet du roman Le Chevalier de Jérusalem d'Odile WEULERSSE.