Anna prisonnière de la peste !

Période historique : Moyen-Âge Période historique Anna prisonnière de la peste ! Généralités

Type de document : Roman

Auteur : COPPIN Brigitte

Illustrateur : PENA Nancy

Editeur : Editions du Cabardès

Année d'édition : 2020

A partir de 9 ans.

ISBN : 978-2-9196-2572-7

Prix : 9,80 €

Anna prisonnière de la peste !
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Résumé

En septembre 1348, Anna saisit l'opportunité de quitter son village d'Artignac et la misère qui y règne pour aller garder la maison de messire Arundel, en ville, alors que la peste sévit et emporte une bonne partie de la population. Anna comprend qu'elle prend le risque d'attraper la maladie mais la récompense promise par messire Arundel la fait rêver. Accompagnée du vieux Guillemin, elle arrive très vite sur place mais doit aussi se méfier des truands qui rôdent pour piller les maisons abandonées.

Citations
"Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu et elle s'osait pas faire répéter messire Arundel. Mais aller à la ville, quitter le village et la misère ! Oui, mille fois oui ! Elle se voyait déjà regarder les boutiques, humer les épices et les parfums...[...] Et puis après, elle a mieux compris ce qui l'attendait. Messire Arundel allait la payer pour habiter la maison à sa place. Il voulait qu'elle éloigne la peste en gardant les pièces bien propres. Il la payait aussi pour mourir à sa place si la maladie réussissait à entrer malgré tout. C'était très dangereux mais...
- Si tu restes vivante, c'est que tu auras su maintenir la peste hors de chez moi. Pour cela, je te promets une belle récompense. Pendant ton séjour, tu seras payée chaque semaine. Tu iras chercher l'argent chez maître Jacques, mon notaire. A mon retour, après l'épidémie, je te donnerai le triple. Tu auras de quoi t'acheter un joli champ avec une maison dessus, et peut-être mieux encore."
p. 14-15

L'avis d'Histoire d'en lire

Avis Anna prisonnière de la peste !
Les épidémies balaient l'histoire du monde depuis l'Antiquité. En 2020, alors que le coronavirus touche tout le globe, Brigitte Coppin, écrivaine spécialiste du Moyen Age, publie le roman Anna prisonnière de la peste, revenant ainsi sur l'une des épidémies les plus meurtrières. Un livre paru aux éditions du Cabardès, une petite maison d'édition proche de Carcassonne qui valorise l'histoire et le patrimoine régional.

La Grande Peste du Moyen Age
La peste noire ou infection bubonique a décimé la population européenne entre 1347 et 1353. Brigitte Coppin place son récit en 1348, alors que la peste a atteint le royaume de France. La maladie touche toutes les catégories de la population mais les plus riches quittent leur domicile principal pour tenter d'échapper à la maladie. Prévoyants, ils confient leur maison à de pauvres gens contre la promesse d'une belle récompense pour les inciter à braver le danger. Entre attendre la peste dans la misère ou dans une belle demeure, Anna a fait son choix. L'épidémie entraine un repli sur soi, chacun fait ce qu'il peut pour se sauver lui-même. Mais Anna est soulagée que le vieux Guillemin ait accepté de l'accompagner jusqu'à ce que son attitude change, après l'attaque des truands. Pourquoi l'homme protège-t-il celui qui les a menacés ?
Brigitte Coppin décrit une atmosphère très pesante, très sombre et dormir dans des draps beaux et propres n'apporte pas le réconfort auquel aurait pu s'attendre Anna. La peste l'emprisonne de tous côtés, ainsi que la peur des pillards.
Pendant ce temps, d'autres font le choix de jeter toutes les forces dans la lutte contre cette maladie. C'est le cas du chirurgien Pierre Hennequin qui court d'un malade à l'autre. Lui aussi attrape la peste mais s'exerce sur lui pour comprendre comment tenter d'en guérir.
Brigitte Coppin décrit le quotidien de ces personnes, de la solidarité qui s'exerce malgré les difficultés. Très repliée sur elle-même, Anna évolue petit à petit. Elle comprend qu'ouvrir son cœur l'aide à retrouver foi en la vie, alors que la mort est omniprésente.

La médecine au Moyen Age
Alors que nous-mêmes sommes confrontés à une pandémie en 2020, la peur occupe toutes nos pensées. Peur de la maladie, peur de la mort qui peut s'ensuivre, même si la médecine n'a évidemment plus rien à avoir avec celle du Moyen Age.
Pourtant, l'être humain est ainsi fait qu'il est aussi capable d'une grande solidarité dans l'adversité.
Au Moyen Age, les médecins ne comprennent pas l'origine de la peste, ni son mode de transmission. Alors, les gens suivent les recommandations d'alors, ce qu'on appelle aujourd'hui les "gestes barrières" : nettoyage des mains et du visage avec un linge imprégné de vinaigre, port d'un tissu sur le nez et la bouche, instauration d'un couvre-feu, fumigations au laurier et genévrier pour assainir l'air...
Immanquablement, nous faisons le lien avec notre vécu d'aujourd'hui.
Et c'est ainsi que Brigitte Coppin rapproche les deux épidémies en dédiant ce roman à tous ceux et toutes celles qui se dévouent jour et nuit pour soigner et sauver les malades de la Covid-19.

Un roman instructif et plein de mystères. Une héroïne à qui on peut facilement s'identifier en cette période de pandémie, une jeune fille qui symbolise l'envie de vivre malgré la mort et la souffrance qui l'entourent.

A lire, d'autres chroniques du roman Anna prisonnière de la peste de Brigitte COPPIN :
- Anna prisonnière de la peste sur le site du journal La Dépêche