Alegret a 13 ou 14 ans en juin 1190. Il vit à Tours avec ses parents et ses six frères et sœurs. Fils de forgeron, il aimerait devenir chevalier. Et c'est justement à cette période que se prépare la troisième croisade, menée par le roi Richard Cœur de Lion.
Juste avant de mourir après avoir mis au monde son huitième enfant, sa mère lui confie un talisman en forme de croissant. Elle veut que, grâce à ce bijou, Alegret puisse retrouver son vrai père qu'il n'a pas connu.
Le garçon accepte la proposition d'un écuyer qui l'invite à se joindre à la croisade en tant que forgeron. Les chevaliers auront besoin lui pour réparer les cottes de maille, les fers des chevaux... Alegret accepte, plus rien ne le retenant chez lui. Grâce au talisman, il espère ainsi pouvoir retrouver son père, qui est mahométan d'après les premières informations qu'il a reçues. Il rencontre Trévor, un garçon juif, obligé de cacher sa religion à cause des persécutions, et Aïssa, une jeune fille arabe, ancienne esclave. Ensemble, parmi les croisés, ils parcourent le royaume de France en direction de Jérusalem.
Citations "Pourquoi ne pas rejoindre le pèlerinage des rois vers Jérusalem ? Peut-être deviendrait-il un habile et brave combattant contre l'ennemi sarrasin. Et même un vaillant chevalier ! Il savait maîtriser les chevaux les plus rétifs, ferrer, tailler, souder. Il ne connaissait pas encore le maniement de l'épée, mais eût été ravi de l'apprendre.
Il imagina les combats héroïques et chevaleresques, les exploits fabuleux, des rencontres avec de belles jouvencelles, des enchantements et des merveilles au long des routes. Cette nuit, le monde s'ouvrait à lui !
Et son véritable père ? Comme il serait heureux de le rencontrer ce père affectueux qui prendrait soin de lui et l'aiderait à trouver sa voie ! Ce père qui les avait abandonnés, lui et sa mère, avait sans doute ses raisons. Jeanne semblait l'admirer malgré tout. Il se mit à rêver à ces pays dont sa mère et l'orfèvre avaient cité les noms. Lyon, Marseille, Venise, Salerne, la Sicile : ces mots chantaient à ses oreilles. Au hasard de son pèlerinage aux côtés des chevaliers, croiserait-il un père qui guiderait ses pas dans le monde et le réconforterait ?" p. 30
L'avis d'Histoire d'en lire
Alegret apprenti chevalier est le premier roman de Claudette Chevallier-Spire. L'intrigue se déroule en juin 1190 au moment du début de la troisième croisade.
En route pour la croisade
En adoptant une narration omnisciente, Claudette Chevallier-Spire permet autant de suivre les jeunes personnages principaux que la croisade qui se prépare, au départ de Vézelay, près de Tours.
Le jeune Alegret, 13 ou 14 ans, est le témoin direct des préparatifs. Sa situation familiale, la mort de sa mère et le talisman qu'elle lui remet, l'amènent à décider de suivre cette expédition. Un écuyer l'engage même pour s'occuper des chevaux et de la réparation du matériel. De manière très pédagogique, l'autrice amène directement dans le texte tout ce qui permet de comprendre ce qu'est une croisade, les motivations des croisés, les gens qui la composent...
Ce voyage à caractère religieux montre aussi clairement que les chrétiens éprouvent une vive haine à l'encontre des autres religions (juive et musulmane). Ils n'hésitent pas à traquer sans relâche toute personne d'une autre confession ou qui cacherait des personnes d'autres religions. Jusqu'à les tuer.
Un contexte très bien expliqué.
Aventure et amitié
Roman historique, ce livre développe son sujet par le biais d'une aventure vécue par Alegret, bien vite rejoint par Trévor et Aïssa. D'autres personnages gravitent également autour d'eux et ont leur importance dans le récit.
Tout trois vont suivre cette croisade, pour des raisons différentes et étant tous les trois de religions différentes, ils sont la preuve d'une belle tolérance.
Ce qui est vraiment dommage dans ce roman, c'est que cette histoire est beaucoup trop lissée. Chaque nouvel élément, sensé développer l'aventure, tombe très vite à plat parce que chaque problème est aussitôt résolu. Il n'y a plus de suspense et on s'ennuie.
On perd même le fil en lien avec le titre. Alegret semble vouloir être chevalier mais progressivement, cette idée lui passe pour épouser plutôt le même parcours que son vrai père. En soi, intéressant, mais on s'éloigne de ce que semblait vouloir signifier ce titre.