L'interview de KOENIG Viviane

KOENIG Viviane

Bonjour Viviane Koenig,
Romans historiques, documentaires, recueils de récits mythologiques, contes, bandes-dessinées, vous êtes sur tous les genres dès qu’il s’agit de valoriser l’Histoire auprès des enfants. Je ne vais pas vous demander votre genre de livres préféré, mais plutôt ce qui vous intéresse à travers chacun d’eux.

J’écris pour offrir aux jeunes lecteurs et lectrices un voyage dans le temps aussi exact que possible, plus ou moins détaillé en fonction de leur âge (des « premières lectures » aux ouvrages pour collégiens).
Je pense que leur curiosité et leur intelligence méritent une approche rigoureuse des anciennes civilisations. J’essaie donc de la leur offrir.


Vous êtes totalement fascinée par la civilisation égyptienne et avait avez débuté votre carrière d’auteure avec des titres sur l’Égypte ancienne. Vous avez écrit plus d’une trentaine de livres jeunesse sur ce sujet. Qu’est-ce qui vous donne envie de parler encore et encore de cette civilisation aux jeunes lecteurs ?
Fascinée par l’Égypte ancienne ? Probablement non, mais les surprises de la vie m’ont conduite au bord du Nil. J’y ai vécu quelques années et j’y ai travaillé, notamment sur des chantiers de fouilles. Voilà pourquoi c’est devenu un peu ma « spécialité ».
À cette première raison, s’ajoutent l’attente des lecteurs comme des éditeurs qui adorent cette civilisation.
Il n’y a rien de plus facile que de parler encore et encore de l’époque pharaonique qui a duré environ 3 000 ans : l’époque des pyramides est très différente de celle de Cléopâtre. Il y a de quoi faire !


D’ailleurs, sur l’Antiquité plus généralement, nous pouvons constater que vous avez écrit pour des collections de documentaires très ciblées : l’ancienne collection La Vie des enfants aux éditions du Sorbier, la récente collection Bulles d’Histoire chez Belin jeunesse, la collection à succès La mythologie en BD chez Casterman jeunesse. Comment percevez-vous l’évolution de ces collections ? Outre la qualité graphique de la mise en page, ressentez-vous une plus grande exigence de qualité des textes demandée par les éditeurs ?
Ces trois collections ne s’adressent pas aux mêmes lecteurs-lectrices. Mais elles sont toutes trois rédigées avec un souci d’exactitude et de qualité. Elles se complètent et les sujets abordés ne sont pas les mêmes.
La Vie de enfants est un documentaire illustré exclusivement par des documents d’époque.
Bulles d’Histoire, une BD documentaire, s’adresse aux plus jeunes, ceux qui commencent à peine à lire.
Quant à La mythologie en BD, cette collection s’adresse aux bons lecteurs de tous âges. De 7 à 77 ans comme Tintin !


Votre bibliographie est majoritairement axée sur l’Antiquité et la mythologie. On peut lire aussi des récits ou contes sur le Moyen Âge ou la Renaissance. Mais plus étonnant peut-être, vous avez écrit aussi sur des périodes plus contemporaines : Moral d’acier et pluie de fer et L’Étoile : le journal d'une petite fille pendant la Grande Guerre (2014), Il ne restera que nos noms : 1942-1943 sur la Shoah (2015), Les oiseaux reviennent à Hiroshima : l'histoire de Sadako Sasaki sur les bombes d’Hiroshima et Nagasaki (2012). Qu’est-ce qui vous a amenée à écrire sur ces sujets ?
L’Antiquité reste ma période préférée par goût, par mes études, mais aussi par bon sens : il est impossible d’être « spécialiste » d’une Histoire mondiale, impossible d’écrire sur tous les sujets, toutes les époques et toutes les civilisations.
Mes ouvrages sur la Shoah sont liés à la découverte de documents inédits et très intéressants sur cette période.
La Renaissance et les légendes du Moyen-Âge m’ont toujours beaucoup intéressée.


Comment s'est faite la découverte des journaux L'Etoile cachés depuis si longtemps dans les biens de votre famille ? Quelle a été la réaction de votre famille en lisant ces pages ?
Cette découverte a eu lieu lorsqu’il a fallu vider l’appartement où vivait ma mère depuis de longues années. L’Étoile était rangée, ou cachée, tout au fond d’un placard, sur la planche la plus haute, invisible et inaccessible.

De réaction ? Il n’y en a pas vraiment eu. De la surprise, bien sûr, et une réelle admiration pour les illustrations de ces journaux. Mais aucune des personnes présentes n’avait connu l’auteure, assassinée en 1942. En tant qu’historienne, j’ai compris que c’était un témoignage rare et précieux. Qu’en faire ? Je n’en avais aucune idée.


Le livre L’Étoile a été publié aux éditions Oskar. Comment le travail a été mené avec cet éditeur ? Est-ce vous qui l'avez choisi ?
Aussitôt proposé et accepté par les éditions Oskar, la publication de L’Étoile s’est déroulée dans la bonne humeur et l’efficacité. Aucun problème et un maquettiste remarquable. Qu’ils en soient tous remerciés.

Tous vos livres ont été publiés dans des éditions pour la jeunesse. Vous a-t-on déjà proposé d’écrire pour le public adulte ?
Je n’ai jamais désiré et ne désire pas écrire pour les adultes. C’est en tant qu’enseignante et auteure que je m’adresse aux plus jeunes.

Quand on travaille sur l’Antiquité, les sources écrites sont évidemment plus rares que sur d’autres périodes. Comment menez-vous vos recherches documentaires pour écrire et être au plus près de la vérité historique ?
Mes recherches documentaires commencent toujours par la lecture d’ouvrages de références publiés par des universitaires ou des conservateurs de musée. Aux notes prises lors de ces lectures, j’ajoute une promenade dans un musée, un château, une église…

En parlant de vérité historique, il me semble que c’est quelque chose de très important pour vous. Vous ne pourriez pas écrire un roman où la part fictive serait prédominante ? Est-ce que ce point de vue est lié à votre métier d’enseignante ?
Ce point de vue est certes lié à mon métier d’enseignante, mais aussi à mes études d’Histoire. Je me sens incapable d’écrire un roman de pure fiction. Je ne suis pas une « vraie » auteure, juste une Historienne qui écrit sur des sujets qui lui tiennent à cœur.

Et pour terminer, avez-vous un dernier petit message pour les lecteurs d’Histoire d’en Lire ?
Dévorez les livres sans aucune restriction !

Interview réalisée le 27 juillet 2018.