L'interview de DESPLAT-DUC Anne-Marie
Les Colombes du Roi-Soleil est une série historique pour la jeunesse d’Anne-Marie Desplat-Duc. Un véritable voyage à l’époque du Roi-Soleil, Louis XIV, à travers les destins de jeunes filles issues de la Maison Royale d’Education installée à Saint-Cyr.
Bonjour Anne-Marie Desplat-Duc,
Olympe comédienne est le 9ème tome des Colombes du Roi-Soleil paru en février 2010. D’autres tomes vont-ils suivre ? Si oui, que pouvez-vous nous en dire ?
Oui, bien sûr ! Je suis en train d’écrire le tome 10. Après beaucoup d’hésitations, j’ai choisi de raconter le destin d’Adélaïde qui avait été renvoyée de Saint-Cyr dans le tome 1 parce qu’elle avait reçu un billet d’un gentilhomme lors de la venue des demoiselles à Versailles pour répéter Esther.
Ensuite, j’aimerai écrire l’histoire de Jeanne, sans doute aussi celle de Victoire, la sœur d’Isabeau.
Vous avez écrit sur plusieurs périodes historiques différentes mais vous revenez souvent au règne de Louis XIV. Qu’est-ce qui vous fascine tant concernant cette période ?
C’est une époque très longue et très riche. Ce n’est pas Louis XIV qui me fascine, mais tous les personnages formidables qui ont vécu à cette époque : musiciens, écrivains, architectes, peintres, jardiniers, fontainiers, médecins, corsaires, pirates...
Les "colombes", personnages principaux des 10 tomes de la série sont-elles inspirées de jeunes filles ayant réellement séjourné à la Maison Royale d'Education de Saint-Cyr ? Si oui, quels documents avez-vous rassemblé pour faire naître ensuite vos personnages ?
Louise est le seul personnage qui a réellement existé. Mais son destin est le fruit de mon imagination. Le Secret de Louise n’est donc pas une biographie de Louise de Maisonblanche mais bien un roman. En ce qui concerne les autres personnages, j’ai souvent pris leur nom ou leur prénom dans la liste des demoiselles ayant vécu dans la Maison Royale d’Education, Mais, afin de ne pas avoir de problème avec d’éventuels descendants de ces grandes familles, j’ai modifié le prénom de la demoiselle ou parfois l’orthographe de son nom. Et bien sûr, je leur ai inventé un destin ! Pour cela, j’ai « pioché » dans l’énorme documentation que je possède et que je continue d’enrichir. Suivant mes lectures et mon inspiration, l’une s’est faite corsaire, une autre a suivi un alchimiste, Gertrude est partie en Nouvelle-France…
Etre romancière, c’est aussi faire vivre des personnages fictifs au milieu de personnages ayant existé, dans des lieux qui existent vraiment ou que l’on imagine. Alexandre Dumas est un maître du genre… et pourtant, il s’est parfois beaucoup éloigné de la vérité historique...
Les Colombes du Roi-Soleil rencontrent un franc succès auprès des lecteurs depuis leurs débuts en 2005. On y retrouve amour, amitié, intrigues, faste de Versailles. Comment analysez-vous ce succès ?
Il me semble que les lectrices et les lecteurs (car j’ai aussi plusieurs garçons qui lisent les colombes et qui sont, eux aussi, des fans) ont besoin de rêver. Certains s’évadent avec des romans d’héroïc fantasy, mais d’autres préfèrent les romans qui sont plus ancrés dans la réalité. On peut visiter Versailles, Chantilly, Saint-Germain, Saint-Malo... où se passent mes romans. D’ailleurs j’ai rencontré plusieurs classes qui, après avoir lu les Colombes sont allés visiter Versailles. C’est l’avantage du roman historique… on peut toucher du bout du doigt un pan d’histoire.
En plus de cette série, préparez-vous actuellement d’autres romans historiques jeunesse ?
J’écris la série Marie-Anne, fille du roi qui se passe également à l’époque de Louis XIV, vingt ans avant les Colombes car j’avais très envie de parler de la construction de Versailles, des jardins et de tous les évènements qui se sont passés entre 1674 et 1692.
Pour l’instant, cela suffit largement à occuper mes journées !
Un dernier petit mot pour les lecteurs d’Histoire d’en Lire.
Les romans historiques sont de merveilleuses machines à remonter le temps... On choisit l’époque dans laquelle on a envie de se promener, on ouvre le livre et hop, nous voilà partis !
Je vous remercie beaucoup pour vos réponses et vous souhaite une bonne continuation.
Isabelle.