Interview de Lucie Hoornaert (revue Histoire Junior)

Bonjour Lucie Hoornaert,

La revue Histoire Junior est la dernière née des éditions Faton. Vous en êtes la rédactrice en chef. Pouvez-vous nous raconter ce qui a amené à créer ce nouveau titre ?

Bonjour Isabelle. Le premier numéro d'Histoire Junior est né en octobre dernier mais le projet mûrissait depuis plusieurs mois. Les éditions Faton publiaient déjà cinq revues destinées à la jeunesse : Arkéo junior, Cosinus, Le Petit Léonard, Virgule et Citoyen junior. L'archéologie, les maths et les sciences, l'histoire de l'art, le français et la littérature, l'éducation civique… et pourquoi pas l'histoire ? Cette matière occupe une place importante dans les programmes scolaires, mais pour certains adolescents, l'histoire est ennuyeuse, voire inutile. Ce qui nous a amené à créer ce nouveau titre, c'est avant tout l'envie de faire aimer l'histoire au plus grand nombre !


Les éditions Faton publient plusieurs revues jeunesse consacrées à de grands thèmes de la connaissance : sciences, archéologie, art, histoire, français... Est-ce que le format revue contribue justement à davantage intéresser les jeunes lecteurs alors qu'il s'agit aussi de disciplines scolaires ?

Il faut que les jeunes lecteurs découvrent que l'histoire peut être autre chose qu'une discipline scolaire ! Nous souhaitons leur offrir un complément au programme qu'ils étudient au collège, sous une forme plus attractive et plus ludique que celle de leurs manuels. Le format revue permet de proposer des articles courts et synthétiques. Les lecteurs ne sont pas obligés de tout lire : ils peuvent piocher dans la revue, en lire un peu dès qu'ils en ont envie. L'iconographie, les illustrations et les jeux permettent d'alléger l'ensemble, de rendre les textes plus dynamiques.


Histoire Junior est une revue qui s'adresse aux jeunes de 10 à 15 ans. Pourquoi avoir ciblé cette tranche d'âge plutôt que des lecteurs un peu plus jeunes (niveau primaire) ?

De nombreuses revues d'actualité sont proposées aux collégiens, mais en dehors de ce domaine, ils ont assez peu de choix. En outre, je crois que c'est à cette période de leur scolarité qu'ils ont le plus besoin d'un support extérieur au programme, pour les soutenir et les rassurer. Mais au-delà de cette tranche d'âge, j'ai été ravie de découvrir que la revue était lue non seulement par des plus jeunes (8 ou 9 ans), mais aussi par des adultes ! J'ai reçu il y a quelques semaines un courriel d'une lectrice de 51 ans qui s'est abonnée à Histoire Junior car elle avait envie de se replonger dans l'histoire sans s'arracher les cheveux en lisant des ouvrages trop complexes !


A l'heure où les jeunes utilisent massivement Internet, notamment pour se documenter, quels moyens avez-vous mis en place pour promouvoir efficacement cette revue papier ?

En général, on va sur Internet pour chercher une information précise, pour faire un exposé... Bref, comme vous le dites, pour se documenter (au risque de se perdre dans une masse d'informations dans lesquelles il est absolument nécessaire de faire le tri). La revue, elle, peut être achetée chez les marchands de journaux ou consultée au CDI et à la bibliothèque, mais on peut aussi y être abonné. Elle arrive alors chez vous à chaque début de mois et vous la découvrez sans avoir à y chercher quelque chose de particulier, juste pour le plaisir ! Et, personnellement, il me semble bien plus agréable de s'installer confortablement dans un fauteuil douillet pour lire un magazine que de s'abîmer les yeux sur un écran d'ordinateur...


Pour que nous nous fassions une idée, combien de personnes travaillent actuellement pour la revue Histoire Junior afin de publier un numéro ?

En tout, une dizaine de personnes collaborent à l'élaboration de chaque numéro. Les textes sont rédigés par des auteurs (trois ou quatre par numéro) qui ont tous une formation d'historien. La maquette et le traitement des photographies sont réalisés par un graphiste. Enfin, il y a quatre dessinateurs différents : une pour les petits personnages qui animent la revue (Clovis, Clio, Hérodote et Histor), un pour la bande dessinée de quatre pages, un ou une autre pour la couverture et un dernier pour l'anachrojeu (jeu de quatrième de couverture).


Un dernier petit mot pour les lecteurs d'Histoire d'en Lire ?

Continuez à lire des romans historiques : ils sont un excellent moyen de se familiariser avec l'histoire !


Je vous remercie pour vos réponses et vous souhaite une bonne continuation. Isabelle.

Interview réalisée le 21 décembre 2011.