La Dernière sorcière

Période historique : Epoque Moderne Période historique La Dernière sorcière Autres

Type de document : Roman

Auteur : CUENCA Catherine

Editeur : Talents Hauts

Collection : Les Héroïques (Talents Hauts)

Année d'édition : 2023

A partir de 13 ans.

ISBN : 978-2-36266-564-6

Prix : 16,50 €

La Dernière sorcière
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Résumé

 l'âge de 18 ans, en juin 1620, Michée Chauderon quitte sa Savoie natale pour tenter de s'établir à Genève. Sans relâche, elle frappe à toutes les portes pour trouver un travail de domestique. Elle croise alors la route de Pia, elle aussi d'origine savoyarde. Elle offre l'hospitalité à Michée, qui se propose rapidement de soigner la petite Rita, la fille de Pia. Michée a un don de guérisseuse, transmis par sa mère. Elle connaît les plantes qui soignent. Au fil des années, Michée passe de place en place, n'ayant jamais l'opportunité, de pouvoir rester au même endroit. De plus en plus de personnes font appel à elle pour soigner. Mais une jeune femme célibataire, catholique et étrangère intrigue de plus en plus.
En avril 1623, elle assiste à l'exécution sur le bûcher de Jeanne Brolliet, condamnée pour sorcellerie. Pia et Michée craignent que cette dernière soit elle aussi menacée. Il vaut mieux quitter Genève.
Mais lorsqu'elle y revient des années plus tard, les gens ne l'ont pas oubliée. Elle a une cinquantaine d'années lorsqu'elle est arrêtée et accusée à son tour de sorcellerie.

Citations
"Pia ne prononça pas un mot jusqu'à ce qu'elles soient rentrées chez elle. Michée dut même la soutenir pour franchir le seuil du logis. Assise sur son banc favori, devant la cheminée, la ravaudeuse ignora le gobelet de vin coupé d'eau qu'elle lui servit. Pia semblait complètement abattue. [...]
- La condamnée s'appelait Jeanne Brolliet, annonça-t-elle d'une voix rauque. Elle était guérisseuse. C'est elle que j'avais fait venir pour soigner Rita." p. 27

L'avis d'Histoire d'en lire

Avis La Dernière sorcière
Les condamnations de femmes pour sorcellerie ont été typiques du Moyen Âge. Pourtant, on le sait moins, elles existaient encore au XVIIe siècle. Catherine Cuenca revient sur l'histoire vraie de Michée Chauderon, toute dernière femme à avoir été condamnée et exécutée pour sorcellerie, en 1652.

Une femme pas comme les autres
Catherine Cuenca retrace la vie de Michée Chauderon, de juin 1620, lorsqu'elle arrive à Genève, au 6 avril 1652, jour de son exécution. L'autrice n'a sans doute pas pu en savoir plus sur son enfance et nous fait donc découvrir le personnage, alors qu'elle a 18 ans et a quitté la Savoie pour tenter de s'établir à Genève.
Le roman est découpé en quatre grandes parties : L'étrangère, La paillarde, L'empoisonneuse, La sorcière. Ces quatre mots sont très judicieusement amenés puisqu'ils montrent l'avancée presque inéluctable dans la destinée de Michée Chauderon.
Malgré toute la discrétion qui est la sienne, Michée comprend, au fil des années, que sa situation est de plus en plus compliquée, elle l'étrangère, la célibataire, la catholique. Mais elle conserve la naïveté de croire qu'elle ne risque rien, rien de ce qu'elle fait ne peut être condamnable, au contraire ! Michée ne fait qu'aider les autres.

La chasse aux sorcières
Dès le début du roman, Michée et Pia sont témoins de l'exécution sur le bûcher d'une femme condamnée pour sorcellerie. Pia en est profondément bouleversée parce qu'elle la connaissait et n'a jamais observé qu'elle ait pu faire acte de sorcellerie. Michée se souviendra toujours de ce qu'elle a vu, elle aussi.
L'autrice montre donc que les mentalités n'avaient pas encore évolué sur ce point, même au XVIIe siècle. Les superstitions étaient encore très fortes et permettaient de justifier tout ce qui était jugé comme incompréhensible.
Et gare à celles ou ceux qui voulaient défendre les soi-disant sorcières ! Elles étaient considérées comme complices.

Dans un style littéraire toujours de très grande qualité, Catherine Cuenca retrace tout le contexte de cette époque : les superstitions, les médisances, les mœurs.
La dernière partie est absolument terrible. L'autrice entre dans les détails pour que le lecteur saisisse pleinement toute la cruauté qui était celle des inquisiteurs qui interrogent Michée sans relâche, des chirurgiens qui désignés pour observer des marques du diable sur son corps. C'était tout un système qui était parfaitement en place et ne laissait aucune chance à l'accusée.