Joseph est né, en 1739, d'un père blanc, le comte de Boullongne et d'une mère noire, Nanon. Malgré qu'il soit métis, son père l'élève comme s'il avait été un fils blanc. Il reçoit une excellente éducation, apprend la musique, l'escrime, les arts, la philosophie. Joseph excelle dans tous les domaines. Et pourtant, nombreux sont ceux à le railler au sujet de ses origines et de sa couleur. Avec le temps, son père connaît un gros revers de fortune. Joseph, le chevalier de Saint-George, assure sa subsistance par ses propres moyens, notamment en jouant à l'opéra. Par ailleurs, il est admiré de beaucoup, même de la reine Marie-Antoinette. Progressivement, Saint-George devient le symbole de l'absence de progrès sous la monarchie française.
L'avis d'Histoire d'en lire
Co-édité par deux petites maisons d'édition, l'album Le Chevalier de Saint-George retrace la vie de Joseph de Boullongne, enfant métis d'un comte français blanc et d'une esclave noire. Méprisé pour sa couleur ou admiré pour ses talents, Saint-George devient le symbole d'une France à l'arrêt face aux personnes d'autres origines. Cet homme a su mettre à profit l'éducation et le rang donnés par son père. Il ne faiblit pas face aux critiques.
Alain Guédé et Serge Hochain nous offre ici une belle reconstitution de la vie de cette homme. Saint-George est lui-même le narrateur et il n'hésite pas à interpeller le lecteur : "Salut toi" et ce, jusqu'à la fin du livre où il lui demande alors de perpétuer sa mémoire et d’œuvrer à la tolérance entre tous.
Serge Hochain illustre ce texte avec précision et finesse. Tantôt par des vignettes, tantôt par des images sur une page ou des petites frises en noir et blanc.