Arachné vit à Hypaepa, une petite cité de Lydie (Asie Mineure), avec son père, un artisan de plus en plus renommé pour la teinture en pourpre de ses tissus.
Normalement, c'est aux mères de transmettre à leurs filles l'art de tisser. Mais celle d'Arachné est morte et c'est finalement la mère de sa meilleure amie Livia qui va remplir ce rôle. Et Arachné se révèle être une tisseuse de talent, à tel point qu'elle suscite la jalousie de son amie, qui préfère lui tourner le dos.
Arachné est capable de tisser à la perfection n'importe quel motif. Tiendrait-elle ce don d'Athéna, déesse des artisans ? Non, Arachné ne doit son talent qu'à elle-même, ce qui n'est pas du goût de la divinité...
Citations "Les nymphes me disent gravement, l'une prenant la parole à la suite de l'autre, dans un murmure presque continu :
- Les dieux ne sont pas parfaits. Mais ils ont du pouvoir. Ils sont redoutables.
- Nous sommes venues t'avertir, Arachné. Athéna veut être la meilleure. Partout. Toujours. Elle a enseigné le tissage aux humains.
- Elle ne supporterait pas qu'une simple mortelle fasse aussi bien qu'elle...
- Voire mieux...
- Si quelqu'un te demande d'où tu tires ton talent, dis qu'Athéna te l'a enseigné.
Je proteste :
- Mais c'est faux ! J'ai appris à tisser seule, au prix d'un travail acharné. Athéna n'a rien à y voir. Je ne l'ai jamais rencontrée. Même par rêve, elle ne m'a envoyé aucun message. J'ai entendu dire que certaines divinités procédaient ainsi." p. 49
L'avis d'Histoire d'en lire
Sylvie Baussier est l'autrice attitrée de la collection Scrineo Mythologie. Et le parti pris de cette collection est rappelé en note d'intention en début de roman : chaque titre est consacré à un personnage de la mythologie, mais un personnage considéré comme méchant. L'objectif de chaque roman est de changer de point de vue et de faire découvrir ce personnage comme un être fragile, qui n'est pas méchant par nature, mais qui l'est peut-être devenu à cause d'une mauvaise expérience.
Dans Moi, Arachné, la tisseuse, Sylvie Baussier s'intéresse donc au personnage d'Arachné, une jeune fille de Lydie (Asie Mineure).
Au départ, cette jeune fille a une vie, tout ce qu'il y a de plus normal.
Et l'autrice développe davantage autour de ce fabuleux don qu'elle a pour tisser.
Sauf que s'agissant d'un récit mythologique, les dieux et déesses de la mythologie grecque occupent une place importante, et ici, c'est d'Athéna dont il s'agit.
Dans un récit dynamique, Sylvie Baussier montre comment Arachné a tenu tête face à la déesse, et les conséquences que cela lui a values.
C'est aussi l'occasion d'en savoir plus sur le contexte historique d'alors : le quotidien dans une petite cité d'Asie Mineure, l'artisanat très développé, les coutumes et les croyances.
En fin de livre, on retrouve d'autres éléments sur le mythe d'Arachné : l'artisanat en Grèce, qui sont Arachné et Athéna, la relation de la déesse avec les humains, la morale de ce récit, les sources antiques... Et un cahier de jeux permet de terminer en s'amusant.