En -220, Ophélia et son père Démétrios sont contraints de fuir Athènes car le médecin a pratiqué une dissection d'un corps humain, ce qui est formellement interdit par le pouvoir athénien. Tout deux embarquent clandestinement sur un navire se rendant à Alexandrie, en Égypte. Mais à l'arrivée, avant de descendre, Démétrios est empoisonné. Désormais orpheline, Ophélia ne peut compter que sur Leukos, l'un des marins qui l'a découverte dans les cales du navire. La jeune fille doit absolument retrouver Aristarque dont lui a parlé son père avant de mourir. Ce savant aurait écrit un manuscrit d'une grande valeur qu'il faut absolument mettre à l'abri. Mais d'autres personnes le recherchent aussi, dans le but de le détruire.
L'avis d'Histoire d'en lire
Déjà, pendant l'Antiquité, un savant, Aristarque de Samos, avait compris que la Terre tournait autour du Soleil. Il a fallu pourtant attendre le XVIe siècle et Nicolas Copernic pour que cette théorie de l'héliocentrisme soit davantage prise en compte.
Au IIIe siècle avant J.-C., remettre en cause la place centrale de la Terre et de l'être humain, créations de Dieu est dénoncé par les religieux. Responsable des activités éducatives à la Cité de l'espace à Toulouse, Christophe Chaffardon s'est largement documenté sur les recherches d'Aristarque, afin de montrer aux jeunes lecteurs l'évolution de la conception de l'espace déjà à cette époque. Il est aussi question du calcul de la circonférence de la Terre par le savant et directeur de la grande bibliothèque d'Alexandrie, Erastosthène. Et ces hommes-là n'avaient pas de machines perfectionnées, de calculateurs informatiques. Même si Aristarque a fait des erreurs, il n'était pas si éloigné du résultat et a surtout eu le mérite et le courage de vouloir prouver la réalité, qui allait pourtant à l'encontre des croyances religieuses.
Comme le précise Christophe Chaffardon, il rend hommage au savant grec, malheureusement tombé dans l'oubli. Son manuscrit, dont il est question dans le livre, a sans doute été détruit dans l'un des incendies de la grande bibliothèque d'Alexandrie. L'auteur s'est donc appuyé sur les quelques sources imprimées, numériques qui le mentionnent pour tisser toute l'intrigue de ce roman. La part fictive prend naturellement le pas sur la réalité historique, faute de sources d'époque plus fournies. Malgré cela, l'auteur veille à décrire le plus précisément possible le contexte historique, la ville d'Alexandrie, en mettant en scène des personnages imaginés, rencontrant de grandes personnalités ayant réellement existé.
Enquête et complot à déjouer maintiennent un certain suspense pour s'imprégner de l'histoire antique du IIIe siècle avant J.-C., des progrès scientifiques et astronomiques, des influences de la culture grecque sur l’Égypte ptolémaïque d'alors. Un texte didactique accessible pour les élèves de 5ème. Un cahier documentaire en fin de livre apporte des informations supplémentaires sur le sujet et les personnages historiques mentionnés dans le texte.