Novembre 1913, Guenièvre Archambault, âgée de 14 ans, vit tristement dans un pensionnat. Orpheline, il ne lui reste pour seule famille qu'une grand-mère qui ne lui envoie que des lettres laconiques et qui, peut-être ne l'aime même pas. Guenièvre n'a pas d'amie, elle est souvent la risée des autres, voire même les effraie à cause d'un don que la jeune fille réfute catégoriquement. Heureusement, Pauline lui ouvre les bras et invite Guenièvre à partager de bons moments ensemble, à apprendre à se connaître, à parler littérature et contexte politique.
Car déjà, la menace d'une guerre se profile de plus en plus. La Triple Entente et la Triplice se positionnent.
Quittant le pensionnat, Guenièvre trouve refuge chez sa grand-mère qui est bien plus douce et attentionnée que ce qu'elle croyait. La vieille dame, aveugle, possède un don. Grâce à ses mains, elle guérit des brûlures, des blessures, des foulures... Nombreux sont ceux qui viennent la solliciter. Guenièvre participe à la vie au manoir et est entourée de l'amour de Perpétue et de sa grand-mère. A elles trois, elles apportent chaleur et entraide à de nombreuses personnes.
Puis, lorsque la guerre éclate, tout bascule. Les morts se comptent par milliers, les blessés également. Peu après Perpétue, Guenièvre devient également infirmière et essaie de soulager les soldats blessés par le même don que sa grand-mère. Entre temps, elle a retrouvé sa mère et découvre petit à petit sa véritable histoire familiale.
L'avis d'Histoire d'en lire
Roman historique, roman initiatique sur fond de mystère, La Vie au bout des doigts couvre toute la Grande Guerre. Et pourtant, Orianne Charpentier a fait le choix de découper ce livre en deux grandes parties pour évoquer d'abord longuement l'avant-guerre, la Belle Époque, la mise en place des alliances, le contexte politique de l'époque, la montée des tensions. Parce que pour mieux comprendre la guerre, il faut bien savoir d'où elle vient. Et puis, la seconde partie entre dans le vif du sujet, le conflit en lui-même, de 1914 à 1918 et même au-delà pour mettre en avant le retour à la vie pour certains, le désespoir pour d'autres.
A travers le personnage de Guenièvre, son histoire familiale qu'elle découvre progressivement, les personnes qui l'entourent et ce don qui reste mystérieux tout au long du roman, Orianne Charpentier s'arrête sur les moments clés de la Grande Guerre, ce qu'elle estime essentiel à retenir. Tout en accordant une place notable aux poilus et aux combats, elle développe davantage la vie à l'arrière et surtout la condition féminine. Nombreuses sont celles qui travaillent pour une misère dans les usines d'armement, celles qui donnent tout leur temps et leur courage pour soigner les soldats, celles qui assument tous les travaux des champs en l'absence des hommes.
Et à différents moments du récit, on note de nombreuses références à des progrès médicaux, techniques ou bien, les personnages font des remarques sur des progrès, des événements qui n'arriveront que bien plus tard.
La Vie au bout des doigts est un roman plutôt étonnant, inhabituel sur la Première Guerre mondiale. J'avoue avoir eu du mal à entrer dans le récit. La première partie m'a semblé un peu longue et ensuite, je me suis laissée porter par l'écriture qui se transforme complétement avec le récit de la guerre. Orianne Charpentier s'est beaucoup documentée, comme elle le précise elle-même à la fin du livre et cela se ressent bien.
Note : La Vie au bout des doigts a été sélectionné par le Ministère de l’Éducation nationale pour le niveau Collège dans la catégorie spéciale Première Guerre mondiale.