Un grand-père et son petit fils, qui s'appellent tout deux Antonito, sont très proches. Le petit garçon venant d'être puni par sa maman pour avoir cassé une vitre avec son ballon, demande à son papi qu'elle est la plus grosse bêtise qu'il ait faite quand il était enfant. Le grand-père entreprend alors de lui raconter son enfance, à la ferme, où son père élève des taureaux destinés à la corrida. Un jour, le garçon l'aide à donner naissance à un veau dont la mère meurt peu après. Ce veau devient son confident, son meilleur ami, il l'appelle Paco. Mais Antonito découvre le monde de la corrida et comprend que son ami est destiné à mourir dans l'arène. Refusant cela, il prend le risque de le faire échapper de son enclos alors que la guerre civile fait rage en Espagne.
L'avis d'Histoire d'en lire
Comme il le fait pour bon nombre de ses romans, Michael Morpurgo laisse parler un adulte qui raconte son enfance au moment d'un événement historique d'importance. Dans Toro ! Toro !, un grand-père retrace son vécu au moment de la guerre civile espagnole.
Et c'est ainsi que nous suivons deux fils rouges à travers ce court roman. Le premier concerne l'élevage de taureaux destinés à la corrida. Ici, le jeune lecteur comprend rapidement qu'il ne faut pas s'attacher aux animaux car ils mourront bientôt dans l'arène. A travers le personnage d'Antonito, nous voyons clairement la prise de position anti-corrida, cette coutume typiquement espagnole pendant laquelle de nombreux taureaux sont mis à mort pour impressionner le public. Alors enfant, Antonito découvre avec dégoût ces combats. Il n'a plus qu'une idée en tête : sauver à tout prix son ami Paco ! Fidèle ami des animaux, Michael Morpurgo tisse une très belle histoire, faite de rebondissements, entre un petit garçon et un jeune taureau.
L'autre fil rouge concerne bien sûr la guerre civile qui fait rage en Espagne. Antonito a six ans en 1936. Le conflit vient juste de débuter mais à son âge, il ne comprend pas bien ce qu'il se passe. Deux camps s'opposent, les Républicains et les Franquistes. Le père d'Antonito préfère ne pas prendre partie pour éviter d'avoir des ennuis alors que son oncle Juan s'engage clairement auprès des Républicains. S'adressant à des lecteurs dès 9 ans, Michael Morpurgo reste dans les généralités et n'approfondit pas davantage le contexte. Il centre plutôt le roman sur les conséquences de cette guerre, les destructions et pillages menées par les Franquistes, les exécutions de populations.
L'émotion est intense, nous suivons le petit Antonito désormais seul qui tente d'échapper à ces massacres. Un roman dur mais où l'espoir subsiste jusqu'à la fin.