Souviens-toi de moi

Période historique : XXè siècle Période historique Souviens-toi de moi La Première Guerre mondiale

Type de document : Roman

Auteur : LAFFON Martine

Editeur : Flammarion jeunesse

Année d'édition : 2014

A partir de 11 ans.

ISBN : 978-2-0813-0823-7

Prix : 5,49 €

Souviens-toi de moi
Achetez Souviens-toi de moi moins cher  Recyclivre

Résumé

En février 1917, le jeune Li Jian est un travailleur chinois employé par l'armée française, comme des centaines de milliers d'autres. Dans le baraquement 19 où sont justement regroupés les Chinois, Li Jian est le seul lettré. Il écrit les lettres de son ami Wang Wu, il dessine et offre sans compter ses magnifiques dessins à travers lesquels les chevaux occupent une grande place.

Et malgré la barrière de la langue, Li Jian a noué une amitié sincère avec deux soldats français, Blanchard et Drouault. Car dans ce pays qu'il ne connaît pas et dans cette guerre dont il ne sait rien, les conditions de survie sont atroces. Comme ses compatriotes, Li Jian souffre du froid, de la malnutrition, du manque d'hygiène. Leur camp est censé se trouver suffisamment loin des premières tranchées pour échapper aux attaques. Pourtant, un jour, l'endroit est bombardé par les Allemands.

L'avis d'Histoire d'en lire

Avis Souviens-toi de moi
Souviens-toi de moi est un roman assez court sur la Première Guerre mondiale mais qui aborde pourtant de nombreux points de ce conflit du XXe siècle.

Le thème central concerne la masse des travailleurs chinois (140 000) qui a été employée par la France en échange d'une maigre prime. Martine Laffon a l'énorme mérite de nous expliquer cet aspect qui reste largement méconnu. La France, comme les autres pays colonisateurs, n'a pas hésité à exploiter ses ressources humaines de l'étranger pour contribuer à l'effort de guerre, mais en les cantonnant surtout aux travaux difficiles, comme le terrassement des routes, le travail en usine. Le jeune Li Jian et ses compatriotes sont quelques-unes de ces nombreuses victimes supplémentaires de cette guerre abominable.

Une double page à la fin du livre apporte des informations complémentaires sur les travailleurs chinois pendant la Première Guerre mondiale.

Et à travers le personnage de Li Jian, l'autrice évoque la réquisition des chevaux pendant cette guerre, ce qui n'est pas sans rappeler le magnifique roman de Michael Morpurgo, Cheval de guerre. Partout en France et dans les autres pays en guerre, les animaux ont été réquisitionnés par les armées, sont morts sous les balles, les obus, les éboulements comme les soldats. Ceux qui parvenaient à survivre dans ces terribles conditions souffraient de malnutrition, d'une hygiène déplorable, de terreur au moindre bruit de tir... Li Jian est un amoureux des chevaux et va spontanément les soigner, les calmer. Lorsqu'il passe dans une compagnie anglaise, il parvient à sauver Dreamy, la jument du commandant anglais. On assiste à une belle amitié entre eux deux.

L'amitié n'est pas uniquement entre Li Jian et cette jument, elle est très présente également entre les deux soldats français Blanchard et Drouault, puis entre eux et Li Jian. Dans cette guerre qui s'éternise, où les morts sont toujours plus nombreux chaque jour, le côté humain reprend ses droits, les hommes ont ce besoin énorme de trouver des soutiens pour parvenir à survivre. C'est là toute la question contenue dans le titre du roman : "souviens-toi de moi"... Se souvenir de ceux qui ont combattu ensemble, se souvenir de ceux qui ont donné leur vie pour sauver une nation, ne pas oublier le sacrifice de ces milliers d'hommes et animaux. Mais c'est aussi la perte de mémoire engendrée par la guerre. Drouault en est l'exemple type. Blessé gravement, il a aussi perdu quelques éléments de sa mémoire. C'est aussi la folie qu'a connu Li Jian suite au bombardement allemand. Les dégâts causés par la guerre sont matériels, humains bien sûr mais aussi psychologiques pour les survivants.

Un roman très intéressant pour son contenu historique mais qui ne m'a pas captivé pour autant. Martine Laffon a choisi de faire de récurrentes ellipses. Cette absence de linéarité dans le récit a été un frein pour saisir pleinement toute l'émotion qu'elle a voulu mettre en avant.

A lire aussi, d'autres chroniques du roman Souviens-toi de moi de Martine LAFFON :
- Souviens-toi de moi sur le blog Les mots de la fin
- Souviens-toi de moi sur le site ActuSF
- Souviens-toi de moi sur le blog Livres Ados.