La Révolte des moins-que-rien

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Résumé

Pour la énième fois, Pierre et certains de ses camarades sont enfermés au cachot, un espace totalement insalubre, sans nourriture. Ils sont pensionnaires à l'Institut sanitaire pour garçons, envoyés ici par l'Assistance publique. Monsieur et Madame Perrot, les dirigeants de cet établissement, ainsi que de l'Institut pour filles, ont instauré un régime de terreur : mauvais traitements, coups, humiliations, viols. Les garçons en ont assez d'être considérés comme des moins-que-rien, de n'avoir que la peau sur les os, des bleus partout sur le corps. Ils décident de s'enfuir une nouvelle fois de l'établissement pour aller sonner à la porte du nouveau sous-préfet, Monsieur Barnier, et lui demander d'urgence de l'aide.

L'avis d'Histoire d'en lire

Profondément émue et bouleversée par l'émission Au cœur de l'Histoire : Les enfants révoltés de Vermiraux proposée par Franck Ferrand sur Europe 1 le 19 septembre 2011, Yaël Hassan a voulu à son tour revenir sur la révolte de ces oubliés, ces "moins-que-rien", ces enfants qui ont vécu les pires souffrances pendant des années.
Après l'écoute de cette émission, elle a travaillé à l'écriture de ce qui allait être un roman, s'inspirant évidemment très largement de cette histoire.

Et mieux vaut avoir le cœur bien accroché en entamant ce roman, parce que les descriptions sont extrêmement dures ! Même si Yaël Hassan a imaginé de nouveaux personnages, a changé les noms d'autres protagonistes, elle reprend les faits en partant de la fuite de Pierre et de ses camarades en mars 1909, pour solliciter l'écoute du nouveau sous-préfet. Mais comme elle le précise en postface, ces descriptions-là sont encore en deçà de la réalité...

Ainsi, nous suivons essentiellement Pierre qui s'érige rapidement en porte-parole des "moins-que-rien" tels qu'ils sont nommés. Il est prêt à prendre tous les risques pour que cette affaire éclate au grand jour. Face à cette violence quotidienne, lui et ses camarades n'ont plus rien à perdre, si ce n'est la vie... De leur côté, les filles, dont Marie, la sœur jumelle de Pierre, ne sont évidemment pas mieux loties.
La longue première partie du roman relate les faits, la révolte qui monte chez les garçons, la rencontre avec le sous-préfet, les représailles mais la poursuite de la révolte par de nouvelles actions... Il y a à la fois l'horreur, à la fois le suspense de savoir si les enfants seront enfin écoutés, et surtout aidés. L'émotion est intense et la correspondance secrète entre Pierre et Marie ajoute encore à celle-ci.
La seconde partie, beaucoup plus courte, décrit le procès. Un procès qui oppose pendant plusieurs jours les enfants et leurs tortionnaires.
Après la postface de Yaël Hassan, une rubrique "Pour en savoir plus" revient sur les faits avec les informations véritables. Une bibliographie et une webographie permettent de se documenter davantage sur le sujet.

La Révolte des moins-que-rien est un livre extrêmement dur par son contenu. Mais l'écriture de Yaël Hassan en fait un roman accessible pour tous, du moins pour ceux qui pourront s'accrocher à un tel sujet. Il est malgré tout important de revenir sur ce passé, sur ces horreurs. Parce que quelque soit l'époque, quelque soit la raison du placement d'un enfant, rien, absolument rien ne peut justifier de tels actes de barbarie.