Zeiza Gisèle Élise Taïeb est née près de Tunis. Déjà petite, Gisèle veut renverser la soumission des femmes aux femmes. Elle fait la grève de la faim pour refuser de devoir servir son frère aîné, elle refuse le mariage et veut aller faire des études en France pour devenir avocate. Au grand désespoir de ses parents...
En juillet 1945, Gisèle se souvient de son enfance, entre tradition juive et volonté d'émancipation.
Citations "De mon côté, cela fait maintenant quatre ans que je gagne ma vie en donnant des cours de soutien, que je thésaurise en prévision de mon départ. C'est l'une des premières choses que je me suis promises et que j'ai notées noir sur blanc juste après avoir entamé mon "Journal d'une mal-aimée" il y a déjà sept ans : "Plutôt mourir de faim que de demander de l'argent. Je trouverai le moyen de gagner ma vie, je ne veux dépendre de personne." D'où l'importance d'étudier. Nous sommes autant capables que les hommes, quoi qu'on nous rabâche depuis la naissance. Nous devons apprendre à nous considérer en tant que personnes, en tant qu'êtres humains. Le racisme est partout, et nous en sommes les plus grandes victimes : italiennes, maltaises, arabes, musulmanes, juives, françaises, nous sommes toutes considérées comme des moins que rien, élevées pour servir l'homme." p. 168
L'avis d'Histoire d'en lire
Gisèle Halimi a été l'une des plus grandes militantes féministes de la seconde moitié du XXe siècle et une avocate qui a permis que le viol soit reconnu comme un crime.
Gisèle, narratrice
Dans le roman La Révolte au cœur, Maïa Brami laisse la narration à Gisèle alors qu'elle est une adolescente de 18 ans. La jeune fille se souvient de son enfance et son adolescence dans sa famille, à La Goulette, près de Tunis.
Le récit principal se déroule entre le 15 juillet et le 15 août 1945 et Gisèle fait de fréquentes incursions dans son enfance et son adolescence pour montrer sa détermination, déjà très jeune.
Une enfance traditionnelle dans une famille juive pratiquante de Tunis. Si l'on en croit sa mère, le destin de Gisèle, comme toute autre fille, est déjà tracée : devenir une épouse et une mère au foyer. Sauf que Gisèle a bien d'autres projets et n'en dérogera jamais !
Une future avocate
Maïa Brami a donc fait le choix de rien mentionner des futurs combats de Gisèle. Seul l'épilogue vient retracer son parcours professionnel et politique en quelques pages, à la fin du roman.
Pourtant, tout nous éclaire sur ce que va devenir Gisèle. Déjà enfant, elle voulait à tout prix être avocate et pour cela, faire ses études en France.
Ce roman nous montre son premier grand combat : celui contre ses parents pour parvenir à ses fins. Lutter contre les traditions lui a demandé énormément de courage et de ténacité et elle n'a jamais baissé les bras.
Un récit dynamique et éclairant pour mieux connaître celle qui est restée dans l'Histoire sous le nom de Gisèle Halimi, grande avocate et défenseuse des droits des femmes.