Casimir Desforges, 20 ans, combat sur le front, près de Verdun, dès décembre 1914. Rapidement, il se lie d'amitié avec Martin, chargé d'établir des lignes téléphoniques. Grâce à lui, Casimir n'est plus amené à tuer l'ennemi mais il doit s'approcher au plus près du danger pour assurer des liaisons entre le front et l'arrière. Plus tard, en octobre 1915, leur compagnie rejoint Haumont et s'installe dans les tranchées où les conditions de vie sont déplorables. Un objectif maintient pourtant la vivacité des deux soldats : Martin se souvient d'une histoire où il est question du trésor d'un bandit. Et ce trésor serait enterré au pied d'une ancienne stèle gallo-romaine toute proche. Martin n'a plus qu'un but : construire un tunnel depuis la tranchée pour rallier la forêt et dénicher le trésor. Les deux amis se relaient chaque nuit pour creuser en toute discrétion. Mais au-dessus, la guerre fait rage et risque de compromettre sérieusement leur projet.
L'avis d'Histoire d'en lire
Roman court mais dynamique, L'Or et la boue de Christophe Lambert aborde la Grande Guerre de manière originale. Il s'appuie bien sûr sur un contexte historique précis, bien documenté, comme en témoignent les sources citées à la fin du livre. Mais pour une fois, nous suivons deux personnages en quête d'un trésor. Sur un champ de bataille, près de Verdun, voilà qui n'est pas courant !
L'amitié née entre Casimir et Martin et leur folle entreprise de creuser un tunnel maintiennent le suspense tout au long du roman, alors que la guerre fait rage. Ce supposé trésor est l'étincelle qui tient en vie les deux soldats, pourtant au plus près du danger à chaque fois qu'il leur faut sortir pour aller tirer des lignes téléphoniques. Évidemment, à tout instant, ils peuvent être découverts par l'adjugeant-chef Payant que Casimir prend plaisir à caricaturer dans le journal de la tranchée ; ou être ensevelis à cause des obus qui s'écrasent tout autour de leur position.
Même si cette quête au trésor occupe une bonne place dans le récit, elle n'en occulte pas moins la description de la guerre. Dans les tranchées, Martin et Casimir vivent au milieu de la boue, du froid, des poux, des rats. Casimir est d'ailleurs mordu par l'un d'eux et doit marcher plusieurs kilomètres pour aller montrer sa blessure à un poste de secours. Les obus pleuvent, les camarades meurent fauchés par les balles allemandes, les survivants pensent avec beaucoup de nostalgie à leur famille restée à l'arrière.
Un roman où l'horreur est atténuée par la légèreté de l'intrigue.