Missak, l'enfant de l'Affiche rouge

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Résumé

Missak Manouchian est né en Arménie, dans le beau village d'Adiyaman dont il se souviendra toute sa vie. En 1915, son père est tué par l'armée turque, Missak et son frère perdent leur mère l'année suivante. Orphelins comme des milliers d'autres enfants arméniens, ils trouvent refuge chez une famille kurde. A 18 ans, Missak arrive en France et s'installe à Paris, une ville qui est si douce pour les exilés. Mais le 6 février 1934, un groupe d'extrême-droite tente de renverser la République. Dès lors, Missak s'engage en politique. En 1939, lorsque l'Allemagne nazie attaque la France, il rejoint l'armée française puis plus tard, la Résistance.

L'avis d'Histoire d'en lire

Missak Manouchian est une figure de la Résistance française et cet album lui rend un bel hommage. Missak a profondément été meurtri dès son enfance lorsque son père est tué en 1915 au moment du génocide arménien. Arrivé en France à l'âge de 18 ans, il y trouve sa place petit à petit, en amoureux des mots et de la poésie qu'il est.

Missak, l'enfant de l'Affiche rouge retrace la vie de Missak, de cette enfance brisée trop tôt à son engagement politique en France, puis son entrée en Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. Missak est un combattant pour la liberté et ne cessera de l'être jusqu'à sa mort le 21 février 1944.

Didier Daeninckx déroule cette vie ponctuée de joie, de beauté, d'amour mais aussi de mort, de violence, d'affrontements, d'engagement. Des alternances que Laurent Corvaisier illustre à travers ses peintures tantôt très lumineuses, colorées, tantôt très sombres qui se déplient, se répondent ou s'opposent. J'ai aimé aussi les expressions des personnages, leurs regards surtout qui en disent long.

Volontairement, l'auteur laisse la narration à Missak qui va appuyer sur les points qui lui tiennent à cœur et qui ne seront pas forcément développés d'un point de vue historique. Tout cela, il le laisse pour le dossier documentaire "Missak Manouchian et les immigrés résistants de l'Affiche rouge" qui clôt l'album. On y trouve des explications plus approfondies sur l'enfance de Missak, le génocide arménien, les événements du 6 février 1934, sa rencontre et son mariage avec Mélinée, son engagement en résistance et la célèbre affiche rouge sur laquelle apparait la photo de Missak Manouchian désigné comme le chef de bande de "l'armée du crime" telle que nommée par les Nazis. Un dossier très bien construit et illustré de photos d'archives.

Ne manquez pas ce magnifique album, sorte d'autobiographie illustrée du résistant et poète Missak Manouchian !

Première édition : 2009.