Le Loup du bois sanglant

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Résumé

En octobre 1914, le 168e Régiment d'infanterie, mené par le sergent Corentin Dumet, combat dans les environs de Nancy. Quelques semaines après le début de la guerre, l'un des soldats, Thomas Jacquin, se donne la mort, ne supportant plus l'horreur de cette guerre. Le sergent Dumet retrouve dans les poches de l'uniforme de Thomas un petit paquet de lettres datées de 1870 et adressées à Valentin Desvaux. Ce dernier raconte à une certaine Pauline sa guerre de 1870 contre les Prussiens. Etait-il un parent de Thomas Jacquin ? Corentin choisit d'enquêter pour retrouver la destinatrice de ces lettres et comprendre le lien qu'il pouvait y avoir entre Thomas et Valentin.

L'avis d'Histoire d'en lire

Guerre franco-prussienne, Première Guerre mondiale, quarante-quatre années seulement séparent ces deux conflits opposant la France et l'Allemagne. Et la guerre de 1870 est justement très peu abordée en littérature jeunesse. Alors pourquoi ne pas faire le lien entre ces deux conflits, sachant que le second trouve ses origines dans le premier ? C'est ce qu'a fait Catherine Cuenca à travers ce roman, Le Loup du bois sanglant.

Tout commence avec la Première Guerre mondiale, en octobre 1914. Un jeune soldat préfère se suicider plutôt que de continuer à vivre ces atrocités. L'affaire est sur le point d'être étouffée par la hiérarchie quand le sergent Corentin Dumet est intrigué par les lettres retrouvées dans les poches de l'homme. La moindre des choses serait de pouvoir les restituer à la famille ou du moins à celle qui les a écrites, une certaine Pauline.

C'est ainsi que l'autrice fait s'entrecroiser les chapitres, tantôt en 1914, tantôt en 1870. Partant du présent (octobre 1914), l'idée est de revivre les faits de 1870-1871, comprendre ce qu'il s'est passé, faire la connaissance du soldat Valentin Desvaux et de celle avec qui il correspondait, Pauline Brignon.
Et petit à petit, mû par sa curiosité et son honnêteté vis à vis de la famille de Thomas Jacquin, le sergent Corentin Dumet interroge ceux qui ont pu en savoir plus sur le passé de Thomas, grappille de menus indices le conduisant jusqu'à Pauline Brignon et malgré cela, un mystère subsiste : où est Valentin Desvaux, alors qu'aucun avis de décès, de tombe n'a été retrouvé le concernant ?
Pris dans son enquête, Corentin est décidé à la mener jusqu'au bout, jusqu'à découvrir toute la vérité sur cette histoire, l'ayant même promis à Pauline, toujours marquée par son amour pour Valentin dont elle n'a plus eu de nouvelles depuis 1871.

Le lecteur est lui aussi emporté dans les méandres de cette histoire personnelle, de sentiments d'amour, d'amitié, de trahison qui relient les deux époques. On est avide de connaître le dénouement de cette enquête et Catherine Cuenca maitrise parfaitement le suspense jusqu'au bout du roman, nous amenant à ce moment-là à comprendre enfin la signification de ce titre.

Et il ne faut pas oublier que pendant ce temps, la guerre continue de faire rage dans les environs de Nancy. Les recherches entreprises par le sergent Dumet occupent certes le devant de la scène mais n'en occultent pas non plus les horreurs du conflit. Obus, tirs de mitrailleuses, combats rapprochés déciment les deux armées qui s'affrontent. Grâce aux descriptions de la guerre de 1870, nous voyons parfaitement que la Grande Guerre est un triste recommencement.

Comme toujours, Catherine Cuenca s'appuie sur de solides connaissances historiques et captive par son écriture fine et rythmée sur deux grands temps forts de l'histoire contemporaine française.

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- Le Loup du bois sanglant sur le blog Entre les pages.