Mukwa est un jeune Ojibwé. Il a 11 ans et vit avec ses parents. Mais au Canada, les enfants indiens doivent être envoyés dans un pensionnat religieux afin de les soustraire à leur culture et leur religion, et les remettre entre les mains de Dieu. Mukwa arrive à Sainte-Cécilia. Sauf que contrairement à ce qui a été affirmé aux parents, les enfants ne sont pas du tout traités correctement. Pire, ils sont affamés, battus, insultés, maltraités et même violés ! Mukwa n'existe plus, il est numéro quinze. Très vite, il se fait un ami. Tout deux n'ont plus qu'une idée en tête : partir de cet enfer !
L'avis d'Histoire d'en lire
A travers ses romans, Elise Fontenaille s'intéresse au sort des populations qui ont souffert du traitement d'autres hommes et femmes. Kill the Indian in the child est un roman jeunesse coup de poing ! L'histoire est dure, très dure. Même si l'autrice a écrit une fiction, elle s'appuie sur des faits avérés qui se sont déroulés jusqu'en 1996 !
Le titre du livre reprend le mot d'ordre des pensionnats canadiens, tenus par des religieux, et qui s'étaient donné pour mission d'éradiquer toute culture, tout sentiment d'appartenance à la population indienne. Une conversion forcée qui a entrainé la mort de 30 000 jeunes Indiens et la souffrance de 150 000 d'entre eux.
Ce roman reprend des faits qui se sont réellement déroulés au pensionnant de Sainte-Anne, l'un des pires de tous. Nous suivons le jeune Mukwa, soustrait à sa famille, bien que son père ait vu un oracle lui annonçant le pire pour son fils. La description de ce qu'endurent les enfants est parfois insoutenable. Mais je pense qu'Elise Fontenaille a voulu pousser aussi loin les détails pour secouer le lecteur, même jeune, et lui montrer toute l'horreur dont est capable l'être humain.
Mukwa est le narrateur de ce roman, il est malheureusement le mieux placé pour raconter ce qu'il endure les quelques temps qu'il passe dans ce pensionnat. Et il a l'ouverture d'esprit de ne pas s'en tenir qu'à lui, il raconte aussi les sévices subis par d'autres enfants, parfois encore plus jeunes.
Je recommande ce roman pour des adolescents, plutôt à partir de 13 ans. L'écriture est accessible pour des plus jeunes mais la thématique est glaçante et je pense qu'il vaut mieux être un peu plus grand pour lire ce livre et en saisir toute la portée. Elise Fontenaille a ici le mérite d'avoir dévoilé au grand public un sujet qu'on ne connaissait pas particulièrement. Tout comme les horreurs commises pendant les guerres, il est toujours aussi important d'en parler, de savoir que cela a existé pour sensibiliser les jeunes générations et faire que cela ne se reproduise plus.