Irena Sendlerowa est assistante sociale en Pologne. Pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que les Nazis confinent les Juifs dans le ghetto de Varsovie, la jeune femme contribue à sauver des centaines d'enfants en les aidant à fuir du ghetto. Chaque séparation est un crève-cœur mais en continuant à vivre, ces enfants résistent à la barbarie nazie. Irena va même plus loin en prenant soin de noter toutes les vraies identités et les familles d'accueil de chaque enfant sauvé. Des informations précieuses écrites sur des morceaux de papier que les Nazis ne doivent jamais trouver. Courageuse et d'une détermination sans faille, Irena Sendlerowa parvient même à résister à ses tortionnaires lorsqu'elle est arrêtée en 1943.
L'avis d'Histoire d'en lire
Publié initialement en 2013, ce roman d'Isabelle Wlodarczyk bénéficie pour cette réédition d'une nouvelle couverture, toujours sobre dans sa construction mais moins terne que la précédente.
Ceux qu'on appelle les Justes, ceux qui ont sauvé directement ou ont contribué au sauvetage de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale vivaient essentiellement en France. Mais il faut savoir qu'en Europe de l'Est, en Pologne, au cœur même du ghetto de Varsovie, de farouches résistants ont risqué eux aussi leur vie pour venir en aide à cette population persécutée. Irena Sendlerowa, jeune assistante sociale polonaise, en est l'exemple même. Et c'est son parcours qu'Isabelle Wlodarczyk retrace dans ce court roman de 72 pages.
Un récit vif et poignant, au cœur même de l'action mais aussi du questionnement. Anna, 12 ans, arrachée à sa mère et à sa sœur, en veut profondément à Irena de l'avoir "sauvée". Ce n'est qu'au prix d'une longue réflexion et d'une discussion directe avec Irena qu'elle accepte les faits mais malgré son jeune âge, elle se sentait prête à mourir avec sa famille, plutôt que de continuer à vivre, en étant séparées. Un véritable dilemme qu'Irena a justifié à sa manière pour barrer la route à la barbarie nazie. Continuer à vivre, s'enfuir, se reconstruire sont une lutte quotidienne contre les tortionnaires et tous leurs actes horribles. Irena Sendlerowa a même été encore plus loin en gardant une trace précise de l'identité de chaque enfant et de leur famille d'accueil. L'écrit a permis de sauvegarder la mémoire de ces enfants, de leurs parents tués par les nazis et de tous ceux qui ont accepté de recueillir les petits réfugiés.
Un bel hommage à cette dame qui a reçu le titre de "Juste parmi les nations" en 1965.