Son amour s'en est allé et il a fallu partir à la guerre. Alors que les camarades tombent, que se passe-t-il ailleurs ? Y a-t-il des gens qui ignorent la guerre ?
Citations"Il y a mille petits sapins brisés par les éclats d'obus autour de moi
Il y a un fantassin qui passe aveuglé par les gaz asphyxiants
Il y a que nous avons tout haché dans les boyaux
de Nietzsche de Goethe et de Cologne" p. 10-11
L'avis d'Histoire d'en lire
Il y a est un poème de Guillaume Apollinaire qu'il a écrit alors qu'il était au front en 1915. On le retrouve plus tard, publié en 1918 dans le recueil Calligrammes.
D'emblée, Guillaume Apollinaire pense à sa fiancée, Madeleine Pagès, qui n'a eu d'autre choix que de partir en Algérie retrouver sa famille. Lui part sur le front et témoigne du quotidien dans les tranchées. Il y a est une litanie des horreurs de la guerre, la mort, l'attente, le bruit, les prisonniers, les étrangers. Et toujours au milieu de tout cela, l'amour indéfectible qu'il porte à Madeleine et qui lui permet de tenir.
Dans sa forme, c'est un poème simple et pour l'illustrer, il a été choisi d'en extraire une idée par double page. Par sa peinture, Laurent Corvaisier vient tantôt mettre de la couleur et de la vie lorsqu'il est question d'amour ou d'ailleurs, ou tantôt appuyer sur la noirceur du quotidien et la mélancolie du poète. Ces grandes illustrations en double page à l'italienne sont de véritables tableaux à l'image des quelques mots de Guillaume Apollinaire. Elles sont parfois complétées de photographies en noir et blanc du poète, de soldats, d'une famille mexicaine. L'ensemble ouvre ainsi sur l'universalité de la guerre et de la vie qui continue ailleurs et autrement.