Il court ! Jesse Owens, un dieu du stade chez les nazis

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Résumé

Né le 13 septembre 1913, James Cleveland Owens vit avec sa famille à Oakville, en Alabama, dans le sud-est des États-Unis. Déjà enfant, il doit aider ses parents dans les champs de coton. Mais surtout, James court partout, tout le temps.
L'esclavage n'existe plus mais la ségrégation l'oblige, lui et les autres Noirs, à vivre différemment des Blancs. La misère est quotidienne et James s'installe avec sa famille dans l'Ohio, au Nord. Il a alors neuf ans et va croiser la route de Charles Riley, professeur de mathématiques et d'éducation physique. Ce dernier a vu tout le potentiel du garçon. Avec un entrainement intensif et sérieux, James, devenu Jesse, a des chances de médailles aux prochains Jeux olympiques de Berlin de 1936.

Citations
"Cleveland, 107e Rue. À l'aube d'un matin d'août 1927.
L'endroit est désert. Riley, chronomètre à la main.
Jesse, chaussé de simples chaussures de toile offertes par son coach.
- Prêt ? Top départ !
Jesse s'élance.
Fulgurance.
100 yards (91,44 mètres) en 11 secondes.
"Impossible, se dit Riley, aucun sprinteur junior n'a jamais réalisé ce score."
- On la refait, petit !
Jesse recommence. Même temps éblouissant.
Le garçon a quatorze ans." p. 20-21

L'avis d'Histoire d'en lire

Les champions olympiques laissent leurs noms gravés dans l'histoire de leur sport, mais il en est un qui a laissé son nom dans la grande Histoire : Jesse Owens. Et son incroyable parcours est intimement lié au contexte historique de l'époque.

Une graine de champion
A travers le roman Il court ! Jessie Owens, un dieu du stade chez les nazis, Cécile Alix retrace le fabuleux destin d'un garçon noir, issu d'une famille pauvre du Sud des Etats-Unis. Rien ne le prédestinait à devenir un immense champion. C'est en croisant la route d'un homme blanc, Charles Riley, que la vie de Jesse bascule.
Le roman n'est pas chapitré et l'autrice développe le parcours incroyable du jeune Jessie. La narration est fluide, le texte très accessible.
Cécile Alix met l'accent sur les points essentiels : la ségrégation raciale qui est le quotidien des Noirs aux États-Unis et qui n'a plus cours pendant que Jesse est en Allemagne pour les Jeux olympiques, l'entraînement soutenu auquel il doit se plier, sa rencontre et son amour pour Ruth qui deviendra sa femme, puis bien sûr, beaucoup plus longuement, sa participation aux Jeux olympiques de Berlin en 1936.

Cécile Alix entre dans les détails concernant cette grande manifestation sportive et c'est important parce qu'elle a lieu à Berlin, en pleine Allemagne nazie depuis l'arrivée au pouvoir d'Hitler trois ans plus tôt. L'autrice rappelle que le chancelier et son parti nazi ont minutieusement préparé cet événement international pour prouver à tous et toutes qu'il n'y a aucune propagande antisémite. Hitler utilise ces Jeux pour renforcer son parti politique et compte sur les athlètes allemands pour prouver la supériorité du peuple aryen.
Le positionnement et l'attitude de Jesse Owens sont très importants. Le jeune homme a mis de côté les injonctions au boycott pour se focaliser uniquement sur son sport et ses chances de médailles. Il ne se laisse pas troubler par l'attitude d'Hitler alors qu'il enchaine les victoires, et notamment face à des athlètes allemands.
Accompagné d'illustrations à l'encre de couleur de Bruno Pilorget et de photographies d'archives, ce livre est entre le roman et le documentaire.

Une mise en page remarquable
Les éditions l'Élan vert travaillent toujours beaucoup sur la mise en page de leurs livres, que ce soit les albums ou les romans. Publié dans la collection Pont des Arts - Les Carnets, ce livre est un bel objet qu'on ferme par un élastique, à la manière d'un carnet.
Richement illustré, alternant pages à fond blanc ou en couleurs, il invite vraiment à s'intéresser à l'histoire de Jesse Owens, qu'on s'intéresse à l'Histoire, au sport ou par simple curiosité.

Détermination et courage face à la ségrégation
Si le nom de Jesse Owens est resté dans l'Histoire, c'est bien parce qu'il a considérablement marqué son époque, précisément par ce qu'il s'est passé aux Jeux olympiques de 1936.
En faisant le choix de concourir, il défiait déjà le régime nazi et voulait prouver son courage et ses capacités à tous. Jesse Owens a remporté quatre médailles d'or, face à des "aryens", et malgré la ségrégation raciale dont il était victime aux États-Unis avant son départ et qui a continué dès son retour ! Sa gloire acquise lors des Jeux ne lui a octroyé aucun passe-droit !

L'histoire de Jesse Owens est fabuleuse à découvrir, amenée avec facilité mais souci du détail par Cécile Alix. Un livre très bien documenté, magnifiquement illustré. A lire et à relire.

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- Il court ! Jessie Owens, un dieu du stade chez les nazis sur le site Ricochet.