En juin 1940, l'armée allemande progresse de plus en plus en France et bombarde la ville de Troyes. Comme des millions d'autres Français, Marguerite Comparot, 14 ans, et sa famille, quittent leur maison. A vélo, ils espèrent rejoindre Toulouse où ils pensent pouvoir vivre en sécurité. Mais le chemin est long, épuisant, d'autant plus que les routes qu'ils suivent sont déjà encombrées des nombreux autres réfugiés. Finalement, c'est dans la Creuse que Marguerite fait halte et trouve refuge chez la famille Simon.
L'avis d'Histoire d'en lire
La Guerre sur le porte-bagages est un véritable témoignage romancé à travers lequel Didier Dufresne raconte l'histoire vraie de Marguerite Comparot et Andrée Simon qui se lient d'amitié en juin 1940 lorsque Marguerite et sa famille trouvent refuge chez les Simon, dans leur ferme de La Plagne, dans la Creuse.
Agée de plus de 90 ans au moment de la parution de ce roman, Andrée a beaucoup aidé l'auteur en lui racontant toute son histoire, son vécu de la guerre, la naissance de cette belle amitié avec Marguerite.
Et comme l'indique Didier Dufresne en avant-propos, il ne raconte ici aucun fait d'héroïsme. Outre le fait que les personnages du récit ont réellement existé et vécu ce qui est décrit, il centre son propos sur l'exode massif engendré par les bombardements et l'avancée allemands dès 1939. La famille Comparot a attendu le plus longtemps possible avant de se résoudre à faire comme les milliers d'autres Français et à quitter leur maison de Troyes vers l'inconnu. Partir ainsi est un véritable déchirement. Malgré les descriptions fines et précises de l'auteur, nous ne pouvons qu'à peine soupçonner l'ampleur de la tristesse, de la peur vécues par toutes ces familles qui partaient sans certitude de retour, ni s'en savoir réellement où se rendre pour être en sécurité.
Tout en étant très accessible, ce récit nous montre la Seconde Guerre mondiale sous un angle moins abordé : l'Exode de 1940. L'écriture est soignée et l'histoire de Marguerite émouvante. Quelques photos en noir et blanc viennent clore ce témoignage, histoire de pouvoir mettre des visages sur les noms qui sont cités.