Hélène, dite Léna, a neuf en 1968. Elle vit dans un petit village, loin de Paris, où toute la vie tourne autour de l'usine de bicyclettes. De nombreux habitants y travaillent et ses parents tiennent une épicerie où tout le monde s'y rend.
Au mois de mai, Léna entend à la radio que de grandes manifestations ont lieu à Paris pour réclamer une vie meilleure et plus de liberté.
Dans le village de Léna, une mauvaise nouvelle vient de tomber. L'usine est menacée de fermeture. Alors la fillette s'inspire de la révolte parisienne pour se mobiliser contre la fermeture de cette usine.
Citations "- Vous avez vu le journal ? Ils disent que l'usine de bicyclettes serait à vendre. Si personne n'en veut, elle pourrait bien fermer un de ces jours... menace Lucien.
L'usine ? Fermer ? Sans usine, le village ne serait plus le même !
[...]
- Dans d'autres pays, on construit des bicyclettes pour moins cher qu'ici. On ne peut rien au progrès... explique Jean-Marc.
Suzanne s'étrangle :
- Si le progrès c'est de fermer les usines ici pour aller faire la même chose ailleurs, je n'appelle pas ça le progrès !" p. 11 et 13
L'avis d'Histoire d'en lire
Des fleurs sur les murs est une première lecture, ayant pour cadre le printemps 1968. Les événements de mai, qui ont lieu à Paris sont évoqués à plusieurs reprises. Ce contexte sert de base pour développer une autre intrigue.
Mobilisation ! Les événements de mai 68 servent de fil conducteur à ce petit récit. Le livre commence d'ailleurs par ça, avec une annonce à la radio. Cela n'évoque rien à Léna, elle n'a que neuf ans et vit loin de Paris. Mais d'autres allusions arriveront plus loin, au sujet des manifestations et surtout des slogans et affiches qui font tant parler d'eux à Paris. Le récit reprend quelques-uns des plus célèbres : "Il est interdit d'interdire !, "Ne soyez pas des moutons !"
Et dès le second chapitre, Cécile Rumiguière développe l'intrigue principale : l'usine de bicyclettes est menacée de fermeture. La petite histoire va rejoindre la grande histoire et c'est Léna qui fait ce lien.
Du haut de ses neuf ans, elle comprend déjà que la situation est dramatique. Elle ne peut rester sans rien faire et s'inspire des manifestations parisiennes. Léna adore dessiner, alors c'est de cette manière qu'elle va s'exprimer et enjoindre ses amies à le faire aussi. Les enfants sont bien décidées à se mobiliser !
Les années 1960 Ce petit roman est aussi un descriptif de la vie à cette époque.
Les informations sont diffusées par la radio et les journaux, les filles et les garçons sont séparés à l'école. Aurélie Grand rend compte elle aussi de ce contexte à travers ses dessins : l'agencement de l'épicerie, la radio, les tables en formica.
Un petit livre bien construit qui permet autant la découverte d'une époque que de suivre un trio d'amies qui décident de s'engager pour une cause importante.
Idéal pour une lecture intergénérationnelle.