Yehunda est une petite fille à la peau brune et aux grands yeux bleus. Malgré son jeune âge, elle doit déjà travailler dur dans les champs de coton que surveille le contremaître. Mais à la nuit tombée, Yehunda traverse discrètement les champs de coton pour retrouver son ami. Noé a la peau blanche et les cheveux dorés. Il est le fils du maître, et les deux enfants sont donc obligés de se voir en cachette. Lors de ces instants volés, ils rêvent de liberté.
L'avis d'Histoire d'en lire
Avant même de l'avoir ouvert, l'album Yehunda brille par la beauté des illustrations. En première de couverture, l'illustrateur espagnol Dani Torrent nous offre une magnifique image de cette petite fille noire avec ses grands yeux bleus, tenant une balle de coton. Le thème est donné et dès les premières lignes, Isabelle Wlodarczyk laisse filer sa poésie.
Son texte, tout en finesse, aux mots si justes et si puissants, évoque l'esclavage qui sévit aux États-Unis. Yehunda, comme des milliers d'autres hommes, femmes et enfants, travaille dans les champs de coton. Accompagnée d'un petit oiseau, elle rêve bien sûr de liberté. Mais une liberté qu'elle entend bien partager avec celui qu'elle aime et qui, pourtant, est à l'opposé de sa condition sociale.
Partant d'un sujet sensible et d'une belle histoire d'amour qui semble impossible, Isabelle Wlodarczyk termine son histoire sur une note heureuse avec l'abolition de l'esclavage, et les conséquences que cela a pour Yehunda et Noé, même s'il leur faut attendre de nombreuses années.
En complément, je vous invite à lire l'interview d'Isabelle Wlodarczyk réalisée par le blog Un livre dans ma valise.
Et sur son blog Papier Brouillard, l'autrice précise qu'une chanson est en cours de création, grâce aux enfants des écoles de Lodève (34).