Harriet Ross est née vers 1822. Esclave dès la naissance, Harriet travaille déjà durement, à l'âge de cinq ans, dans les champs d'Edward Brodess, dans le Sud des États-Unis. Mais très tôt, Harriet affiche un caractère rebelle, d'autant plus lorsqu'elle est séparée de sa famille pour aller travailler chez d'autres Blancs. En 1844, elle épouse un autre esclave, John Tubman et réfléchit activement pour s'enfuir de la plantation. Dès 1849, Harriet Tubman gagne sa liberté et rejoint le Nord grâce au Chemin de fer clandestin qui œuvre pour aider les esclaves à s'enfuir. Dès lors, la jeune femme ne cesse de risquer sa vie pour délivrer d'autres Noirs. De même, elle s'engage activement pendant la guerre de Sécession et lutte pour l'abolition de l'esclavage.
L'avis d'Histoire d'en lire
Lorsqu'on pense à l'esclavage, à la ségrégation raciale aux États-Unis, le nom de Rosa Parks nous vient très vite. Pourtant, avant elle, une autre femme a beaucoup œuvré pour libérer de nombreuses esclaves et obtenir l'abolition de l'esclavage : Harriet Tubman.
Harriet est née esclave. Très vite, Eric Simard montre la détermination, le courage de cette femme qui très tôt avait choisi de briser ses chaînes, souvent au péril de sa vie.
Mais plutôt que d'écrire une biographie très classique, l'auteur a opté pour un narrateur plutôt inattendu : une cicatrice d'Harriet Tubman. Étant déjà rebelle, elle a souvent été fouettée par ses maîtres et porte de nombreuses cicatrices sur le corps. Celle qui nous raconte son histoire est née à cause d'un poids en métal d'un kilo qui a heurté le front d'Harriet, à l'âge de quinze ans, alors qu'elle n'était pas visée. Cette blessure a laissé des séquelles à Harriet qui peut brusquement s'endormir, s'évanouir à tout moment. Bien placée sur le front, la cicatrice voit tout, entend tout, comprend tout et est donc la plus à même de nous raconter le périple impressionnant de cette esclave pas comme les autres.
De manière chronologique, la narratrice reprend l'engagement et la détermination d'Harriet pour la libération des esclaves, d'abord sa propre liberté retrouvée, la séparation d'avec les siens, son action au sein du Chemin de fer clandestin, les risques encourus, son engagement politique et social en faveur de l'abolition de l'esclavage.
Harriet Tubman a, sans le savoir, montré la voie à Rosa Parks et son nom mérite d'être autant connu que celle qui l'a suivie. Pour aller plus loin sur le thème de l'esclavage et la société du XIXe siècle, je vous recommande le dossier documentaire "Ouverture sur le monde à cette époque-là", dans lequel on peut voir notamment des photos d'Harriet Tubman.
C'est un roman très accessible, l'histoire même d'Harriet apporte son lot de suspense et d'émotions et quelques illustrations en couleurs viennent appuyer des temps forts du récit.