En 1828, Jean-François Champollion, six ans après avoir percé le mystère des hiéroglyphes, pose pour la première fois le pied en Egypte.
Il supervise une délégation franco-italienne qui doit rester plusieurs mois en Egypte pour explorer et recenser les fabuleux trésors d'Egypte.
Dans la vallée des Rois, Jean-François prend sous son aile le jeune Mustapha, chargé d'approvisionner le campement. Il lui fait découvrir la richesse de la civilisation de ses ancêtres.
Mais un jour, le vol d'une fresque bouleverse Champollion. Il tenait absolument à la rapporter à Paris pour l'exposer au musée du Louvre. Qui a bien pu la dérober ?
Citations "- Aujourd'hui, en Egypte, on parle arabe. Mais les Egyptiens d'autrefois, ceux qui ont peint les tombes, ils ne parlaient pas arabe.
- En effet. La langue arabe et la religion musulmane se sont imposées en Egypte il y a un peu plus de mille ans.
- Les Egyptiens parlaient donc une autre langue qu'on ne parle plus aujourd'hui.
- Tout à fait.
- Alors à quoi ça sert de savoir lire les hiéroglyphes, si les histoires qu'ils racontent sont écrites dans une langue que plus personne ne connaît ? Ces mots ne veulent plus rien dire...
- C'est une excellente question, Mustapha. Mais tu te trompes sur un point : la langue parlée dans l'Antiquité a continué à être utilisée très longtemps, même après la disparition des hiéroglyphes, même après l'arrivée de l'arabe ! Aujourd'hui, c'est vrai, on ne la parle plus. Mais ça ne veut pas dire qu'on l'a oubliée : grâce aux livres, on se souvient du sens des mots et de leur prononciation." p. 82-83
L'avis d'Histoire d'en lire
Philippe Nessmann est l'auteur attitré de la collection Découvreurs du monde aux éditions Flammarion jeunesse. Bien évidemment, il se devait d'être au rendez-vous du bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes avec un roman mettant en scène Jean-François Champollion.
L'expédition en Egypte
Plutôt que de retracer tout le parcours de Jean-François Champollion, ses longues recherches qui l'ont amené à déchiffrer les hiéroglyphes, Philippe Nessmann a préféré se consacrer à l'expédition en Egypte que Champollion a menée en 1828.
L'auteur s'appuie sur des faits historiques vérifiés. Le royaume de France et le duché de Toscane se sont accordés pour financer la première expédition scientifique envoyée dans la vallée du Nil.
Les descriptions viennent préciser le mode de travail, d'exploration, le partage et l'échange entre Français et Italiens. Chaque partie doit repartir avec les mêmes connaissances. C'est un travail long, fastidieux, il faut supporter la chaleur. Au fil du temps, les équipes se découragent. Mais le savant français n'est pas prêt à réduire la durée de l'expédition. Malgré sa santé instable, il travaille continuellement.
L'histoire d'une rencontre
Bien sûr, Champollion et les trésors d'Egypte est un roman, une fiction et pour narrer l'expédition qui s'est réellement déroulée, Philippe Nessmann a choisi de créer une rencontre entre Jean-François Champollion et Mustapha, un jeune Egyptien. Le garçon souffre d'un pied bot et c'est lui que son père envoie assurer le ravitaillement tous les deux jours au campement franco-italien. Très vite, Jean-François Champollion s'intéresse à ce garçon et l'amène à découvrir l'histoire de ses ancêtres.
Leurs échanges permettent au lecteur de se mettre à la place de Mustapha et d'apprendre ainsi par la bouche de Champollion le mystère de ces hiéroglyphes.
Et il faut attendre la moitié du roman pour que l'élément perturbateur survienne. La fresque que Champollion voulait ramener en France a disparu. L'homme ne peut se résoudre à repartir sans elle. S'engage alors une enquête pour connaitre le voleur et retrouver le trésor égyptien.
J'aime beaucoup les romans de Philippe Nessmann, ils sont toujours de qualité. Entre fiction, éléments documentaires, enquête, ils permettent de s'immerger facilement dans une époque et au plus près d'un personnage, comme c'est encore le cas ici avec Jean-François Champollion.