La tribu de l'Homme-qui-dessine ne cesse de s'éteindre jour après jour. Alors, il doit partir et ne pourra revenir que lorsqu'il aura trouvé une femme d'un autre clan pour lui donner un fils et assurer sa descendance. L'Homme-qui-dessine marche des jours et des jours. En chemin, il rencontre une autre tribu, des Hommes-qui-savent et qui le capturent. Les Hommes-qui-savent accusent l'Homme-qui-dessine d'avoir tué sept de leurs membres. S'il ne veut pas être sacrifié pour apaiser les esprits, l'Homme-qui-dessine n'a que quelques nuits pour prouver qu'il n'est pas le coupable et capturer le véritable assassin.
Citations "L'Homme-qui-dessine ne peut plus reculer, il doit profiter de cet instant d'hésitation. Il poursuit, d'une voix ferme, même si au fond de lui il sait qu'il a peu de chances de repartir vivant de ces montagnes :
- Il guérit les fièvres et les maux de ventre, et après ? Moi, je parle aux esprits.
Ses mots ont l'effet escompté : les premiers rangs autour du conseil répètent ce que l'Homme-droit vient de dire, et ses mots se propagent dans la tribu comme le feu dans la forêt.
- Comment te nommes-tu ? lance le chef, presque sur le ton du défi.
- Les miens m'appellent Mounj. Mais personne d'autre ne m'appelle ainsi.
C'est un nouvel affront, le premier homme de la tribu est pris au dépourvu. Il n'a jamais vu autant d'audace chez un chasseur aussi jeune.
- D'où viens-tu ?
- De plus loin qu'aucun de tes chasseurs n'ira jamais." p. 30-31
L'avis d'Histoire d'en lire
Benoît Séverac est un auteur français de référence dès qu'il s'agit de romans policiers, pour les adultes et la jeunesse.
Les romans policiers jeunesse ayant pour cadre la Préhistoire sont rares ! Avec L'Homme-qui-dessine, nous remontons le temps 30 000 ans en arrière.
Le récit d'une rencontre Partant des dernières découvertes archéologiques, Benoît Séverac a mis en scène la rencontre entre un homme-droit (homme de Néandertal) et une tribu d'hommes-qui-savent (les Homo Sapiens). Des découvertes ont établi que les deux espèces se sont effectivement côtoyées pendant plusieurs milliers d'années, en Europe et au Proche-Orient. C'est ce que précise Francis Duranthon, paléontologue et directeur du Muséum d'histoire naturelle de Toulouse, dans sa préface. Benoît Séverac a opté pour un cadre géographique en France, en plaçant son récit au cœur des Pyrénées, dans la grotte du Mas-d'Azil.
Mounj, l'homme-droit et homme-qui-dessine de son clan, a quitté les siens pour une double quête. En tant qu'homme-qui-dessine, il a pour mission de répertorier la géographie des autres territoires en les dessinant sur des écorces de bouleau. Et comme sa tribu est menacée d'extinction par un terrible mal, il doit aussi prendre femme, originaire d'une autre tribu pour assurer la descendance.
Mais ce roman ne nous offre pas seulement cette déambulation au cœur des paysages d'alors. Dès les premières pages, la rencontre inattendue de Mounj avec les hommes-qui-savent démarre mal. L'homme-droit est accusé d'avoir tué sept membres du clan des hommes-qui-savent.
Un polar préhistorique
Tout le roman devient un véritable polar avec des personnages d'il y a 30 000 ans. Mounj est seul et n'a que sa parole à opposer aux accusations de Djub, le chef des Hommes-qui-savent. Mounj doit prouver son innocence dans ses meurtres dans un délai de sept nuits. Alors, pendant que le roman développe toute cette partie enquête, on est aussi intéressés par tout le côté historique. Mounj observe beaucoup ces hommes-qui-savent, leur différence morphologique, leurs habitudes de vie, leurs mœurs et coutumes, leurs techniques plus évoluées que les siennes, leurs dessins sur les murs des grottes, bien plus réalistes. Il est conscient que sa tribu est loin d'être aussi évoluée et qu'elle est donc amenée à disparaître.
L'Homme-qui-dessine est un polar préhistorique très bien mené, avec des personnages intéressants, des rebondissements réguliers dans l'enquête de Mounj et un contexte préhistorique très bien restitué.