En mai 1499, Louis XII est, depuis quelques mois, le nouveau roi de France. A Paris, Pernelle est porteuse d'eau pour gagner un peu d'argent afin d'aider sa famille pauvre. Mais elle est aussi fascinée par la lecture et l'écriture et aimerait beaucoup apprendre pour, peut-être un jour, s'élever de sa modeste condition. Une chance qu'elle rencontre Enzo, un étudiant d'origine italienne, avec qui elle se lie d'amitié et qui accepte de lui donner des cours. Pernelle progresse rapidement.
Mais alors que son père meurt de maladie et que sa mère est emprisonnée pour sorcellerie, Pernelle voit ses espoirs s'effondrer. Heureusement, les bonnes personnes la prennent sous leur aile et c'est à Venise que la jeune fille entre au service d'Aldo Manuzio, le célèbre imprimeur italien. La porteuse d'eau devient petit à petit porteuse de mots.
L'avis d'Histoire d'en lire
Lire un roman d'Anne Pouget, c'est être transporté en plein Moyen Age. Et La Porteuse de mots nous invite à découvrir plus en détails la toute fin du XVe siècle et début du XVIe, entre royaume de France et Italie, à l'époque de l'essor de l'imprimerie et d'un nouveau courant de pensée, l'humanisme. Et ce n'est finalement pas Gutenberg qui apparaît dans ce texte mais Aldo Manuzio, le créateur d'une nouvelle police de caractère, l'italique, et l'éditeur de petits ouvrages au format poche, appelés in-octavo.
L'héroïne du roman, Pernelle, est de bien modeste condition et rien ne semble la prédestiner à évoluer un jour dans le milieu des livres, hormis sa passion et sa persévérance. Touchée par le décès de son père, à cause de la maladie, et l'arrestation de sa mère pour sorcellerie, Pernelle est pourtant loin de concrétiser son rêve. Mais c'est partant de ces chamboulements que l'auteure permet à Pernelle de faire des rencontres déterminantes.
Tout comme ses personnages, Anne Pouget fait voyager son lecteur entre Paris et Venise. Paris avec ses rues bruyantes et animées, son pont qui enjambe le fleuve et rempli de maisons et commerces ; Venise avec son palais, son architecture luxueuse.
D'autres thèmes historiques sont également présents dans ce roman. Citons notamment la médecine qui s'avère être très différente avec la France et l'Italie. Contrôlée par l'Eglise, la médecine en France ne progresse pas autant que dans le pays voisin où l'on y pratique des autopsies permettant de mieux comprendre le fonctionnement du corps humain.
Un très court dossier clôt le roman apportant des précisions supplémentaires sur les personnages historiques, les métiers, l'humanisme, afin de distinguer la réalité historique de la part fictive.
Contrairement aux autres romans d'Anne Pouget, j'avoue ne pas avoir été captivée par cette aventure. Le décor historique est toujours aussi fabuleux et minutieusement décrit, mais l'intrigue tissée autour de Pernelle manque de densité.