Le père de Constance étant absent du royaume d'Antioche, en Syrie franque, en 1135, c'est sa mère Alix qui exerce la régence tant que sa fille est trop jeune pour prendre le pouvoir. Malgré le manque d'amour flagrant et la distance que lui témoigne sa mère, Constance continue de croire qu'elle protège ses futurs intérêts. Jusqu'au jour où elle découvre qu'Alix complote contre elle pour l'éliminer définitivement, que son père est mort et que la porte est donc grande ouverte pour qu'Alix règne totalement seule. Sur qui Constance peut-elle compter pour la protéger et sauver le royaume d'Antioche ? Dans le même temps, le royaume de Jérusalem repris aux Infidèles est de nouveau menacé.
L'avis d'Histoire d'en lire
La Petite princesse des croisades est un double récit. Tout d'abord, Sophie Lamoureux reprend l'histoire de la princesse Constance, âgée de 9-10 ans en 1135. Son père étant mort, c'est sa mère qui exerce la régence, normalement jusqu'à la majorité de Constance, qu'elle obtiendra à 12 ans. Mais Alix a d'autres projets pour elle et c'est tout un complot qui se met en place. L'auteur s'appuie sur les faits historiques et des sources vérifiées pour retracer les événements qui se sont déroulés cette année-là au royaume d'Antioche. Pour la nécessité de son récit, elle s'est seulement permise d'imaginer quelques personnages secondaires qui entourent la princesse.
Ensuite, Sophie Lamoureux aborde les croisades, ces pèlerinages des chrétiens d'Occident pour délivrer la Terre sainte, Jérusalem, qui tantôt est reprise par les Musulmans, tantôt revient aux mains des Chrétiens. En 1135, nous nous situons 12 ans avant la deuxième croisade. Ce sont les Chrétiens qui règnent actuellement sur Jérusalem mais la menace est permanente comme l'auteur nous le fait sentir à travers le roman.
Deux fils conducteurs mais qui sont intimement liés. La paix qui règne à Antioche est dépendante du pouvoir en place à Jérusalem même si les deux cités sont séparées de 3-4 journées de voyage à cheval. Et dans le cas où les Musulmans reprendraient Jérusalem, mieux vaut s'allier à eux, comme l'envisage Alix, la mère de Constance.
Entre vérité historique, complot et aventure, Sophie Lamoureux a su tisser une intrigue captivante sur un thème historique quasiment absent de la littérature jeunesse. La fréquence des dialogues au milieu des descriptions lui apporte une vraie dynamique de lecture. Et un petit dossier en fin de livre démêle la réalité historique de la fiction dans ce roman.