L'interview de Scrinéo Jeunesse

Scrinéo Jeunesse

Bonjour Arthur Ténor,
Auteur de romans pour la jeunesse, vous voici désormais directeur de la collection Il était un jour… aux éditions Scrineo Jeunesse. Comment est né ce projet ?

l était un jour… un « déclic » ! à moins que ce ne fût le fruit d'un long mûrissement inconscient. En tout cas, cette idée est née d'une envie, à savoir écrire et faire écrire des romans historiques qui ne soient pas des biographies, mais plutôt chacun le récit d'un événement marquant dans un destin d'exception, et pas nécessairement celui d'un personnage historique connu. Il fallait aussi que ce soit plutôt des héros jeunes, ayant vécu une aventure ou ayant assisté à un événement au cours de leur vie, peu ordinaire et humainement (émotionnellement) très fort.

Cette collection de fictions historiques jeunesse marque un véritable tournant pour les éditions Scrineo Jeunesse. On trouvait certes déjà au catalogue plusieurs titres et séries ayant pour thème l’Histoire mais où le fantastique occupait aussi une grande place. Ici, on est sur de l’Histoire pure, pour un public de collégiens. Il n’y avait pas une petite prise de risque pour l’éditeur ?
Le risque accompagne toute entreprise. Même en sortant de chez soi pour acheter son pain ! Or, si l'on veut avancer, progresser, grandir, mûrir… il faut accepter de prendre quelques risques, non pas inconsidérés, mais raisonnables, c'est-à-dire bien pesés. Et puis quand il s'agit de partir pour une nouvelle aventure aussi prometteuse que cette collection, difficile de résister… Il faut quand même admettre que le risque éditorial est ici plutôt maîtrisé, puisque les quatre auteurs pionniers de la collection sont aussi talentueux que connus (ceci expliquant cela) dans le monde de la littérature jeunesse.

Est-ce vous qui avez fait le choix des auteurs qui publieraient dans cette collection ?
Toute aventure éditoriale est le fruit d'une rencontre. En l'occurrence, je l'ai initiée en soumettant mon idée à des écrivains que je connaissais bien et en qui j'avais toute confiance. Les prochains titres seront également écrits par des auteurs qui connaissent parfaitement leur sujet. À l'avenir, il est nullement exclu d'étudier toute proposition qui entrerait dans le cadre de la collection.

L’unité de cette collection se fait autour de la maquette du livre, du nombre de pages fixe (160 pages), du dossier qui complète chaque fiction et des sujets qui se rapportent tous à des personnages historiques. Pour l’écriture de leur texte, les auteurs sont totalement libres ou doivent-ils respecter d’autres consignes ?
La liberté est une donnée fondamentale de notre métier. Nous ne fabriquons pas des savonnettes, si parfumées et jolies soient-elles. Un écrivain conçoit et rédige son œuvre sur une envie, nourrie par son inspiration, ses expériences et ses connaissances. Si l'on doit parler de consignes, c'est de s'inscrire dans un cahier des charges qui tient en trois lignes. C'est le principe même d'une collection qui rassemble des textes, non pas qui se ressemblent, mais qui entrent dans ce cadre minimal afin d'assurer une certaine cohérence. Par exemple, il est certain que si un auteur propose de relater un événement extraordinaire dans un destin d'exception d'un personnage de l'an… 2132, nous seront clairement hors collection.

Personnages historiques connus (Toutankhamon, la comtesse de Ségur) ou plus confidentiels (le panchen-lama, les enfants Finaly), le choix est large et va permettre à cette collection de bien s’étoffer. Mais le plus important dans le choix des personnages est très certainement de trouver l’angle d’approche original ?
Je ne crois pas que les auteurs aient eu cette préoccupation de choisir une approche originale pour faire dans l'originalité. Plus sûrement ont-il eu à réfléchir à l'angle qui leur semblait le mieux convenir à l'histoire qu'ils avaient envie de raconter, ainsi qu'à leur personnalité littéraire. La liberté de création est la garantie de l'authenticité des œuvres. On le sent d'ailleurs très bien dans le traitement que chacun a choisi. C'est pourquoi les quatre premiers titres de la collection sont si réussis et si bien accueillis par les lecteurs.

Quatre premiers romans sont parus pour le lancement de la collection le 1er octobre 2015. Quel programme de parutions prévoyez-vous pour la suite ? Peut-on d’ores et déjà connaître les thèmes et auteurs qui seront à l’honneur ?
Nous ne nous enfermons pas dans une programmation dont la rigidité pourrait nuire à la qualité des livres. Encore une fois, nous ne fabriquons pas des produits standardisés, mais des œuvres qui verront le jour au fur et à mesure qu'elles seront écrites. Bien sûr, nous avons des contraintes éditoriales qui nous obligent à prévoir six à huit mois à l'avance ce qui sortira. Le prochain Il était un jour… sera rédigé par Régis Delpeuch et racontera la fabuleuse découverte de la grotte de Lascaux, en septembre 1940. Je peux déjà annoncer que ce sera un vrai régal, et pas seulement pour les fondus d'art pariétal.

Et vous-même, avez-vous prévu d’écrire pour cette collection ?
Ce n'est pas encore à l'ordre du jour, mais l'envie est très forte, d'autant que j'ai une idée qui frappe à la porte de mon inspiration et qu'il faudra bien un jour que je la libère. Mais ma priorité est que nous proposions pour l'année 2016 des histoires au moins aussi passionnantes que les quatre premières.

Je vous remercie pour vos réponses et souhaite une bonne continuation à la collection Il était un jour. Isabelle.
C'est moi qui vous remercie. Et pour Il était un jour… on croise les doigts ! Arthur.

Interview réalisée le 23/10/2015.