L'interview de SADAUNE Samuel

SADAUNE Samuel

Bonjour Samuel Sadaune,
Vous êtes l’auteur d’une série de romans, Aimeri, pour les éditions Millefeuille . Comment s’est faite la rencontre avec cet éditeur ?

Elle a eu lieu lors d’un salon du livre. Marjolaine Pereira connaissait mon travail sur la Science au Moyen Âge. Elle m’a proposé d’écrire un roman jeunesse dans lequel je parlerai de ces divers aspects du Moyen Âge pas toujours très connus. Cela correspondait à la politique éditoriale de Millefeuille qui souhaite présenter notre patrimoine (scientifique, historique, culturel) aux plus jeunes. Dès le départ, le principe a été retenu qu’à la fin du roman, serait constitué un dossier explicatif qui reviendrait sur les différentes approches scientifiques datant du Moyen Âge.

Actuellement, trois tomes de la série Aimeri sont déjà parus. Le quatrième semble être prévu pour mars 2012. Savez-vous déjà si nous pouvons attendre encore d’autres tomes à suivre ?
En fait, ce sont deux tomes qui vont sortir ce printemps. A l’issue du tome 5, on saura tout sur les origines d’Aimeri. Il se pose en effet des questions à ce sujet durant les trois premiers romans, sans d’ailleurs que cette interrogation ne nuise à l’action de ces romans.
Les trois premiers sont relativement indépendants les uns des autres. En revanche, il vaudra mieux avoir lu les trois premiers avant de se lancer sur le 4e et le 5e.


Aimeri est un personnage très particulier. C’est un novice encore indécis quant à son choix de devenir moine ou non. Il rêve de voyages, ce qui est justement particulier pour un futur moine. Comment en êtes-vous venu à créer ce personnage pour être le héros de vos romans ?
A l’origine, Aimeri n’avait qu’un rôle secondaire, et c’est le Moine Boiteux (c’est-à-dire le frère Ambroise) qui était le rôle principal. Il ne m’était pas apparu que la principale définition d’un roman pour adolescent, c’est que le héros soit lui-même un adolescent. C’est peut-être la raison pour laquelle Aimeri occupe presque un statut de anti-héros. Je pense que tous les lecteurs le trouveront sympathique, mais il est maladroit, sensible, emporté, têtu, bref, il a toutes les maladresses d’un jeune qui se construit. Or, le souci d’Aimeri, c’est qu’il part avec des repères limités : certes, la vie dans le monastère est très positive (si ce n’est qu’un personnage mystérieux cherche à le tuer dans le volume 1), mais il n’a pas de parents et il sent bien qu’il y a une autre vie en dehors de l’abbaye de Granport. Donc, rien n’est facile pour lui.
Je n’ai jamais été friand des James Bond, Superman et autres John Wayne qui réussissaient tout sans trop de difficulté. J’aime les personnages avec des faiblesses : raison pour laquelle Aimeri est entouré d’une galerie de personnages souvent très pittoresques et excentriques.


Le Moyen Age semble être votre période historique de prédilection si l’on s’en tient à vos productions aux éditions Millefeuille et Ouest France. Qu’est-ce qui vous intéresse plus particulièrement au sujet de cette époque ?
En fait, je m’intéresse à toutes les époques. Je suis tombé dans le Moyen Âge avec deux lectures, presque simultanées : celle de Walter Scott, avec Ivanhoé, Quentin Durward… puis celle d’une biographie de Louis XI par Paul Murray Kendall. A travers ces deux découvertes (suivies de beaucoup d’autre), j’ai appris à connaître une période qui, pendant très longtemps, à continuer à se référencer à l’empire romain, mais qui en même temps regardait vers l’avenir. Le passage du XIIIe au XIVe siècle est assez particulier : on est encore sur le papier à l’époque de l’idéal chevaleresque et en même temps celui-ci est complètement révolu et une autre forme de civilisation est déjà en train de se construire. Toutes ces contradictions se croisent dans la série d’Aimeri, avec les interrogations de nombreux personnages.

Travaillez-vous actuellement à l’écriture de nouveaux romans historiques (autres que la série Aimeri) ? Si oui, pouvez-nous en parler ?
Je suis toujours en train d’écrire, sur toutes sortes de périodes et de genres historiques, et j’ai au moins trois romans historiques dans mes tiroirs, qui datent d’ailleurs d’avant la création d’Aimeri.

Un dernier petit mot pour les lecteurs d’Histoire d’en Lire ?
Chers amis, continuez de lire comme vous le faites ! J’espère que vous trouvez dans vos lectures des moments de joie, des occasions de rire, de vous poser des questions... Merci à vous tous qui lisez et permettez aux livres d’exister.

Je vous remercie pour vos réponses et vous souhaite une bonne continuation.
Isabelle.