Marie-Jeanne Bertin est plus connue à la cour de France sous le nom de Rose Bertin. Elle est la marchande de modes la plus en vue puisqu'elle crée pour la reine Marie-Antoinette. Tous et toutes veulent acheter auprès d'elle, mais Rose Bertin use de sa place auprès de la reine pour choisir ses clientes.
Courturière hors pair, elle parvient même à anticiper les demandes de la souveraine. D'ailleurs, un nouveau fournisseur vient lui proposer de la mousseline originaire de Saint-Domingue. Une merveille qu'il faut absolument présenter à la reine. Sauf que Rose Bertin est quelque peu perturbée par le jeune marchand.
Citations "Élisabeth Vigée-Lebrun rougit, mais elle finit par se lancer.
- Eh bien, puisqu'il m'est permis d'en parler, mes goûts rejoignent ceux de Sa Majesté. J'aime pour moi-même les habits confortables qui laissent une vraie liberté de mouvement. Et pour les femmes que je peins, rien n'est plus flatteur, je trouve, que des tissus un peu lâches, que l'on peut draper à sa fantaisie.
Marie-Antoinette claque des mains d'un air ravi.
- Eh bien, c'est entendu, Mlle Bertin, faites-moi confectionner d'urgence cette robe chemise. J'en bous d'impatience ! Avec la chaleur qui règne en ce moment sur Versailles, il me faut de la légèreté, de l'aérien, des couleurs claires. Et qui sait, Mme Vigée-Lebrun, peut-être me peindrez-vous un jour dans une de ces tenues ?" p. 24-25
L'avis d'Histoire d'en lire
Rose Bertin est pour l'instant le seul titre de la collection Les Petites histoires de la mode à présenter une couturière de l'époque moderne.
Marchande de modes de la reine
C'est sous cette dénomination qu'est restée célèbre Rose Bertin. Sophie Guillou met en scène Rose Bertin en août 1778, donc bien avant la Révolution française, et pourtant, l'autrice distille déjà des éléments sur le contexte de l'époque dans le royaume de France : la pauvreté grandissante, la mauvaise image que renvoie la reine...
Marie-Antoinette est ici un personnage secondaire mais indispensable pour découvrir Rose Bertin, car c'est bien grâce à la reine qu'elle a pu gravir aussi vite les échelons.
Ce qui n'enlève rien à son talent non plus ! La deuxième partie, Rose Bertin, la pionnière du style vient apporter toutes les informations complémentaires pour comprendre comment elle a construit sa carrière, son style, ses créations et bien sûr ses relations avec la reine.
Et l'abécédaire créé par l'illustratrice Alice Dufay reprend quelques-unes des plus spectaculaires créations de Rose Bertin !
Une roturière à la cour Un autre élément que met en avant le roman, c'est bien l'origine sociale de Rose Bertin, mais qu'elle s'emploie à gommer. Elle est issue d'un milieu modeste et a gravi les échelons, de manière assez classique au début. C'est son génie et sa créativité qui l'amènent à se démarquer.
Sophie Guillou revient plusieurs fois sur cette origine qui permet aux courtisanes de la railler. Mais Rose Bertin sait qu'elle peut garder la tête haute tant qu'elle bénéficie du soutien de la reine.
Et revient plusieurs fois la question épineuse de la pauvreté grandissante au sein du peuple. Rose Bertin continue de prendre partie pour la noblesse, car c'est bien grâce à elle qu'elle travaille et peut faire travailler des centaines d'autres personnes.
Une réflexion intéressante qui peut se poser encore aujourd'hui.