Jeannette, âgée de 12 ans, est blanchisseuse au palais des Tuileries, résidence de la famille royale. Elle s'est faite une petite place au sous-sol où elle peut se reposer au calme. Mais grâce aux tuyauteries du palais qui arrivent parfois jusqu'à elle, elle peut entendre certaines conversations. Ainsi, le 12 juin 1791, elle entend parler de préparatifs vers une destination encore inconnue. Louis XVI a fait son choix pour mettre en sécurité sa famille. Accompagné de la reine Marie-Antoinette, de leurs enfants mais aussi de Jeannette qui sera d'un précieux soutien pour les enfants, les voilà sur les routes de France dans la nuit du 20 au 21 juin.
L'avis d'Histoire d'en lire
La fuite du roi Louis XVI, de la reine et de leurs enfants dans la nuit du 20 au 21 juin 1791 sonne la fin de la monarchie. Cet épisode reste plutôt bien connu lorsqu'on aborde la Révolution française mais quels ont été les préparatifs ? Comment la famille royale a pris cette décision ? Il est important de revenir plus en détails sur des faits pour bien comprendre ce qu'il s'est passé. C'est ce que fait Mano Gentil dans ce roman écrit sous forme de compte à rebours pour la collection 10 jours pour changer le monde.
Le roman couvre donc la période du dimanche 12 au mardi 21 juin 1791. Mano Gentil a fait le choix d'intégrer un personnage fictif, la petite blanchisseuse Jeannette, qui entend pour nous les préparatifs et qui se retrouvera un peu par hasard dans la voiture qui emmène la famille royale. La tension monte de jour en jour. Louis XVI a-t-il fait le bon choix ? Avant de partir, il écrit une longue lettre qui sera découverte par son valet le lendemain matin de sa fuite. Là, il s'explique et se pose en victime. S'agissant d'un roman centré sur la famille royale, nous n'aurons que son point de vue, mais c'est aussi très bien posé, puisque c'est finalement plus rare.
A travers ce roman, Mano Gentil revient aussi sur l'opinion publique concernant Louis XVI et la reine. Alors que le premier reste apprécié, la seconde est l'objet de nombreuses injures et quolibets. Le roi lui-même cache difficilement son antipathie pour le comte de Fersen, amoureux de la reine, et bien trop présent à son goût.
A Varennes, le plan mis en place échoue, Louis XVI et sa famille sont arrêtés. L'épilogue reprend rapidement la situation en France, vingt ans après cette arrestation.
Passé toute cette part historique, le roman se termine par un jour J bis et un épilogue bis vingt ans, sous forme d'uchronie. Si la fuite du roi avait été un succès, que se serait-il passé ? L'autrice prend évidemment beaucoup de liberté dans cette partie mais c'est aussi un exercice très difficile. Étant donné que la véritable fin est amenée bien avant, l'enfant ne sera pas déstabilisé et prendra cette autre fin comme une possibilité parmi d'autres.