En 1762, Judith et son mari François-Marie Mesliand coulent des jours heureux, en Normandie. Cependant, François-Marie doit s'absenter régulièrement pour les affaires de la librairie, laissant Judith s'ennuyer terriblement, d'autant plus sous la surveillance étroite de sa belle-mère. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme qu'elle se lance dans le projet mené par ses amis philosophes. Lors d'une prochaine audience devant Louis XV, ils ont choisi de faire l'éloge de Molière devant l'Académie française. Mais une rumeur pourrait ternir cet éloge. Certains prétendent que ses pièces de théâtre auraient été écrites par Corneille... Judith se lance dans une vaste enquête pour trouver le moindre indice qui affirmerait ou infirmerait cette hypothèse. Mais les ennemis des philosophes ont le même objectif, dans le but de discréditer totalement l'homme de théâtre.
L'avis d'Histoire d'en lire
Second tome de la série Les Enfants des Lumières, 1762 : L'encrier du diable se déroule trois ans plus tard. Judith, mariée à François-Marie, a quitté le nid familial de Paris pour la Normandie. La jeune femme goûte à la beauté du cadre champêtre tout en regrettant l'animation de la capitale. Elevée dans l'esprit des Lumières, son caractère s'affirme encore et son esprit d'indépendance est beaucoup plus présent. Judith est plutôt du genre à foncer tête baissée sans réfléchir auparavant aux conséquences. Avec cette nouvelle aventure, elle en fait encore les frais, jusqu'à se mettre terriblement en danger.
Laure Bazire et Flore Talamon reprennent le débat concernant la paternité des œuvres de Molière, un débat qui est né au début du XXe siècle et qui est relancé depuis le début des années 2000. L'idée est que Corneille aurait pu être le véritable auteur des pièces de théâtre attribuées à Molière.
Dans ce récit qui nous plonge une fois de plus au cœur de l'histoire du livre, les philosophes et leurs opposants se lancent dans une vaste quête devant prouver ou non que Molière est bien l'auteur de ses pièces. Et pour développer cette intrigue, les auteurs ont choisi un roman épistolaire. Tous les personnages s'échangent lettres et messages pour se tenir informés de leurs avancées, de leurs doutes, se conseiller, se mettre en garde. Nous suivons ainsi, de manière chronologique, les deux camps, le complot qui se met en place, et les rebondissements ne manquent pas. D'abord perplexe au début du roman, j'ai finalement trouvé très judicieux ce choix de narration. Le récit est davantage rythmé et malgré le nombre de personnages en présence, il reste très facile de suivre l'affaire.