Février 1582, à Bordeaux. Philibert François est apprenti cordonnier chez Maître Blaise. Un jour, son ami Judicaël, orphelin comme lui, vient lui annoncer que les enfants abandonnés recueillis par les nourrices ne mangent pas à leur faim et que certains ont même disparu ! Pourtant, ce sont les Jésuites qui sont en charge de ces enfants et versent de l'argent aux nourrices mais semble-t-il, pas autant que cela est prévu. Comment dénoncer cela ?
Philibert est justement chargé, par son patron, d'aller livrer une paire de bottes au seigneur Michel de Montaigne qui n'est autre que le maire de Bordeaux. C'est décidé, Philibert va lui raconter toute l'affaire et lui demander son aide.
L'avis d'Histoire d'en lire
Auteure de théâtre et de romans pour adultes, Mariane Fiori nous propose ici son premier roman destiné à la jeunesse : Les Bottes du gentilhomme.
Bordelaise depuis de nombreuses années, elle a eu à cœur de mettre à l'honneur sa ville mais en nous la faisant découvrir telle qu'elle était au XVIe siècle. Une plongée dans l'Histoire qui intéressera aussi bien les jeunes Bordelais que les autres.
Nous voici alors en février-mars 1582. Michel de Montaigne exerce depuis peu sa fonction de maire de Bordeaux. Le moment de préciser au lecteur l'organisation administrative de l'époque dont nous avons en partie héritée. Philosophe et moraliste, ce personnage historique et littéraire est généralement méconnu des collégiens, son ouvrage Les Essais n'étant abordé qu'au lycée. Nous découvrons ainsi l'homme, son caractère, sa générosité, sa soif de justice et son envie d'administrer sa ville comme il se doit.
Mais même si Montaigne occupe une place prépondérante dans le roman, les personnages principaux restent Philibert et Judicaël, deux orphelins vivant à Bordeaux. Le premier est apprenti cordonnier, quand le second désespère de trouver un patron qui veuille bien l'accepter. L'artisanat est largement développé à Bordeaux, tous les corps de métier s'y retrouvent et de nombreux jeunes sont formés en apprentissage. Au port ou en plein cœur de la ville, l'activité commerciale est permanente.
Et par son intrigue, Mariane Fiori soulève la question du placement des orphelins et des malversations qui pouvaient être commises. Dans ce roman, les Jésuites détournent une partie de l'argent qui devait normalement revenir aux nourrices pour s'occuper de ces enfants abandonnés.
Les Bottes du gentilhomme offre une multitude de thèmes et une très belle découverte de la cité girondine. Le récit est plaisant et original. Et pour en savoir plus sur les sujets abordés, le livre se termine par un dossier comportant des illustrations de Yann Borissoff, des notices de présentation, un plan de la ville de Bordeaux au XVIe siècle, un rappel du contexte historique de l'époque et une présentation plus détaillée du seigneur Michel de Montaigne.
Un ouvrage étudié par plusieurs classes de collège de Bordeaux. Et en parallèle, le CIAP de Bordeaux (Centre d'Interprétation de l'Architecture et du Patrimoine), en partenariat avec l'Académie, accompagne tout un projet de découverte de la ville de Bordeaux au XVIe siècle en lien avec ce roman.