En octobre 1788, Gédéon Aymé en est réduit à écrire clandestinement des récits érotiques pour subsister avec sa fille Solange. Et à côté de cela, il harangue les foules, clamant son désir d'une société française plus juste, plus égalitaire avec la suppression des privilèges des nobles et du Clergé. Gédéon espère être élu député du Tiers-État pour dire ses convictions lors des prochains États généraux. Ses talents d'orateur font d'ailleurs parler de lui. Le marquis Arnauld prend en otage la petite Solange pour contraindre Gédéon de se rallier à la noblesse. Alors que la fillette est sur le point d'être pendue, un cavalier masqué surgit et la sauve. George, duc de Loire, est lui aussi un noble mais qui souhaite, tout comme Gédéon, la fin des privilèges. Les deux hommes ont grandi ensemble, Gédéon ayant été recueilli par le père de George. Sauf que ce dernier a des méthodes bien plus radicales pour éliminer les membres de la noblesse.
L'avis d'Histoire d'en lire
Ce premier tome débute quelques mois avant la Révolution française, en octobre 1788. Les États généraux doivent s'ouvrir en mai 1789 et dans les trois ordres, de nombreux hommes espèrent devenir député et pouvoir aller à Paris représenter leur village, leur ordre (noblesse, clergé, Tiers état). Gédéon Aymé est de ceux-là, lui qui a grandi dans une famille de la noblesse mais qui est issu du petit peuple. Son discours facile et empreint d'humanité, d'égalité entre tous nous le rend tout de suite sympathique. A l'inverse, George incarne la cruauté dans un visage d'ange et plutôt androgyne. Bien que noble, lui aussi veut abolir les privilèges, mais d'une manière beaucoup plus brutale.
Dans ce volume, Taro Nogizaka oppose deux personnages, deux caractères, deux conceptions sociétales. Pourtant, les faits qui se déroulent sont très graves. On y voit un prêtre pédophile, la pauvreté du peuple français, la censure... L'auteur développe suffisamment le contexte historique pour bien situer l'action. Mais entre Gédéon ou George, pour un même objectif, le modèle de lutte est totalement différent. A côté de cela, des personnages historiques font leur apparition. C'est le cas de Saint-Just, Robespierre qui plaide pour l'organisation d'un procès pour un brigand alors que George condamne à mort l'homme sans la moindre discussion.
N'étant pas une spécialiste du manga, je me suis pourtant intéressée à ce premier opus. J'apprécie le personnage de Gédéon, tout en diplomatie, ouverture, un caractère qui tranche d'autant plus avec la cruauté, la violence qu'incarne George. A suivre donc.