Au cours de l'été 64, un violent incendie détruit Rome. Maximus Sérénus, le préfet des vigiles, est aussitôt mobilisé pour participer à l'extinction de l'incendie, au secours de la population qui fuit sans savoir où aller. Mais Maximus et son ami tribun, Caius doutent de l'origine accidentelle ou naturelle de cet incendie. Plusieurs foyers se sont déclarés simultanément, détruisant intégralement trois quartiers de la cité et en ruinant sept autres en grande partie. Les morts se comptent par dizaines de milliers et de nombreux Romains sont désormais sans abris. Nuit et jour, les vigiles œuvrent pour éteindre les feux, puis pour déblayer les ruines. Et Maximus n'est pas au bout de ses surprises quand son cousin Lucain lui montre un plan de Rome totalement remodelée. L'Empereur Néron aurait-il commandité cet incendie dans le but de recréer la ville à son image ? Il est difficile d'apporter les preuves permettant d'accuser l'Empereur. Lui s'en défend et désigne les chrétiens comme boucs-émissaires.
L'avis d'Histoire d'en lire
Plusieurs incendies ont marqué l'histoire de la cité romaine, pendant l'Antiquité. Mais celui abordé dans ce roman a fait date par son ampleur. Dans la nuit du 18 juillet 64, l'incendie éclate dans la zone du Circus Maximus, s'étend rapidement à plusieurs quartiers et n'est maîtrisé que six jours plus tard ! Claude Merle est très précis dans ses descriptions concernant les faits. Il s'appuie en cela sur les travaux des historiens, des archéologues et laisse logiquement planer le mystère quant à la nature de cet incendie. Car tout ceci n'aurait rien d'accidentel. L'Empereur Néron est fortement suspecté mais pour détourner les regards, il désigne les chrétiens comme coupables. Pendant ce temps, des incendiaires sont arrêtés et interrogés et mettent en cause des personnes proches du pouvoir.
Maximus Sérénus, préfet des vigiles, en vient à devoir enquêter pour découvrir qui est le véritable coupable. Mais lui-même étant un ami d'enfance de Néron, il lui est difficile d'accuser l'Empereur, à qui il jure toujours fidélité. Le préfet doit donc rester discret dans son enquête, prendre les avis de chacun, être attentif à tout ce qui l'entoure et ne pas se laisser influencer, notamment par ses liens avec son cousin, Lucain. Sans lui avoir donné l'étoffe d'un héros, Claude Merle a su doser comme il se doit le rôle de Maximus. Il œuvre vaillamment pour protéger la cité et ses habitants, montre sa fidélité à Néron, sauve une fillette qui a perdu ses parents et une jeune femme condamnée au bûcher.
De supposition en supposition, le lecteur découvre toute l'ampleur du désastre survenu à Rome en cette année 64. Car, l'incendie et les dégâts qu'il a provoqués ne sont qu'une première partie de l'horreur à la mode romaine. Néron reste connu dans l'Histoire pour avoir été un despote cruel qui a assassiné sa mère Agrippine. L'événement du Grand incendie de Rome et le parcours de Néron sont indissociables, et Claude Merle le montre parfaitement.
Néron l'incendiaire inaugure la collection Les détectives de l'Histoire aux éditions Bulles de savon. Une enquête policière prenante, doublée d'un véritable mystère historique. Car, même si l'auteur s'attache à retracer aussi fidèlement que possible les événements, il n'a pas davantage de réponse tranchée que les historiens.
En toute fin de livre, des pages d'informations montrent un plan de Rome en 64, listent les personnages historiques et imaginaires, mentionnent un index des termes propre à l'Antiquité romaine employés dans le texte. Mais ici, nul besoin de dossier documentaire, le livre se suffit à lui seul.