Antaref, roi de Haute-Égypte, a été assassiné. Une fois passés les soixante-dix jours de l'embaumement, son fils doit lui succéder, mais le temps presse car la guerre menace. Le roi de Bouto entend bien venger la mort de son ambassadeur. Aux côtés de sa mère, la reine Nef'eter, Menî devenu Ménès-Narmer-Oudjat doit prendre de lourdes décisions, tout en respectant la règle de Maât qui interdit de combattre pendant la période de deuil. L'ennemi de la Basse-Égypte se rapproche pourtant, et Thouyi est prisonnière, suspectée d'avoir empoisonné le roi.
Citations - Condamné à l'inertie pendant soixante-dix jours ! tonna Ménès en écrasant son poing sur la rambarde de mambre. N'y a-t-il pas moyen d'écourter la période de deuil ?
- Le deuil correspond la durée de l'embaumement. Si ce temps n'est pas respecté, le corps de ton père ne se conservera pas et son ka disparaîtra à jamais.
- C'est nous qui allons disparaitre si nous ne réagissons pas rapidement, assura Ménès. Plus j'y pense, plus je suis persuadé qu'après l'attaque à Dendérah qui a empêché ma mission de paix d'aboutir en Basse-Égypte, l'avaleur d'ombres est allé avertir Chechoup que son ambassadeur avait été assassiné ici, le poussant ainsi à la guerre. Ce n'est donc pas lui qui a empoisonné mon père, mais bien celui ou celle qui le commande."
L'avis d'Histoire d'en lire
Troisième tome de la série Ménès, premier pharaon d'Egypte, Le Maître des Deux Terres clôt la trilogie avec brio !
Roman historique, roman d'aventures, enquête, ce livre est aussi un roman d'apprentissage. La métamorphose est fulgurante pour Menî devenu le futur roi Ménès. En très peu de temps, il est passé de l'adolescent fragile, timide, un peu gauche au prince capable de mener une armée à la victoire ! Cette maturité apporte beaucoup à l'intrigue et renforce la sympathie qu'on éprouve à son égard. D'autant plus que ses sentiments envers Thouyi sont bien définis, même si là, par contre, la timidité reprend le dessus.
Le récit reprend tout de suite là où nous l'avions laissé au tome précédent. Le roi Antaref est mort et toute la ville doit rester figée dans un deuil de soixante-dix jours, correspondant au temps nécessaire pour l'embaumement.
D'ailleurs, Alain Surget nous gratifie d'une description très détaillée au sujet de cet acte mortuaire. En Égypte ancienne, de nombreux rituels étaient associés à la mort, et d'autant plus, lorsqu'il s'agit d'un personnage de sang royal.
Ménès, lui, choisit de transgresser en douceur certaines règles pour poursuivre l'enquête, mais surtout contrer l'armée du roi de Bouto qui fonce sur lui. La Basse-Égypte et la Haute-Égypte s'affrontent. Cela se passe vers -3100. Victorieux de ce conflit, Ménès devient alors le tout premier pharaon d’Égypte, unissant ainsi les deux territoires.
Un roman bien rythmé, avec un suspense bien dosé et un cadre historique très bien reconstitué.