Haytham al-Aswad est né le 20 août 1996 à Deraa, en Syrie. Il grandit paisiblement entouré de sa famille. En 2000, lorsque meurt le tyran Hafez El-Assad, la population croit à un retour à la liberté. L'arrivée au pouvoir de son fils Bachar El-Assad semble le confirmer. Mais très vite, les choses changent. L'opposition est de nouveau muselée. Le père d'Haytham milite activement contre le régime. Malgré son jeune âge, Haytham veut lui aussi participer à ces grandes manifestations. En 2011, comme vient de le faire l’Égypte, la révolution arabe est en marche en Syrie ! Mais la menace plane de plus en plus au-dessus de la famille. Le père du garçon fuit en France et s'occupe de faire rapidement venir sa femme et leurs deux enfants. Malgré les difficultés et la barrière de la langue, Haytham s'adapte rapidement à son nouvel environnement et s'intègre dans son nouveau pays. Depuis la France, son père continue de combattre le régime syrien.
L'avis d'Histoire d'en lire
Haytham, une jeunesse syrienne est une bande-dessinée à caractère autobiographique, scénarisée par Nicolas Hénin et dessinée par Kyungeun Park. L'un et l'autre ont adapté en texte et en images le témoignage du jeune Haytham, d'origine syrienne et réfugié en France.
Ce livre est un témoignage direct d'un contexte géopolitique toujours d'actualité. Haytham a grandi dans une famille dont le père est un farouche opposant au régime en place représenté par Bachar El-Assad, succédant à son père Hafez. La population est en permanence sous le joug de ce tyran et les opposants sont les premiers menacés par le régime. La bande-dessinée montre bien la menace qui plane en permanence, l'omniprésence des espions qui circulent dans la population. Alors choix du témoin et des auteurs ou non, on ne trouve que très peu de cases où la violence est montrée, même si elle est sous-jacente tout au long de la BD. Et Haytham et sa mère ont la chance de pouvoir se rendre assez facilement en France pour retrouver leur père et mari, réfugié à Paris. Même si ce scénario s'est produit pour cette famille, il ne reflète pas le parcours du combattant que rencontrent les milliers de réfugiés qui fuient la Syrie et le régime tyrannique.
Les dessins en noir et blanc de Kyungeun Park sont très réussis et on a justement cette impression de suivre une tranche de vie, un retour en arrière, des souvenirs de famille.
Une très bonne bande-dessinée pour appréhender la question syrienne, le printemps arabe, à partir d'un scénario accessible.