Claire, une adolescente de 13 ans, vivant aux Etats-Unis, meurt dans un accident. Réincarnée en chat, elle se retrouve à Bethléem, en Cisjordanie. Elle passe alors beaucoup de temps sur un mur à observer ceux qui vivent de chaque côté. Jusqu'au jour où elle est poursuivie par d'autres chats mais parvient à les semer en trouvant refuge dans une maison où viennent d'entrer deux soldats israéliens. Là, très vite, elle perçoit la présence d'une troisième personne, un petit garçon, Omar, complètement terrorisé. Où sont ses parents ? Que vont faire les soldats de cet enfant qui semble ne pas comprendre leur langue ? La situation est extrêmement tendue alors que dehors, la tension est toujours aussi forte entre les communautés israélienne et palestinienne.
L'avis d'Histoire d'en lire
Sans dater le récit, Deborah Ellis nous plonge au cœur des événements qui meurtrissent le quotidien de la Cisjordanie. L'adolescente Claire réincarnée en chat est l'image type d'une jeune des années 2000. Mais ce dont elle est témoin à Bethléem remonte déjà à plusieurs décennies. La Cisjordanie est un territoire palestinien, partiellement occupé et annexé par Israël. Dans le roman, il est question d'un mur qui sépare les deux communautés et qui a effectivement été construit en 2002.
Jusqu'au milieu du livre, on perçoit assez mal le personnage principal qu'est Claire, jeune fille réincarnée en chat. Narratrice du roman, elle alterne entre ses observations en tant que chat réfugiée au sein d'une maison gardée par deux soldats israéliens, et le récit de son passé de collégienne. Et puis, petit à petit, le parallèle se fait dans l'esprit du lecteur. Elle n'est pas un chat comme les autres et sa réincarnation prend progressivement un sens. Adolescente, bien que bonne élève, elle a été "collée" à de multiples reprises par sa professeure principale qui ne tolérait pas le moindre écart de comportement. La colle consistait à recopier le poème Désirs, connu sous le véritable titre Desiderata et écrit par Max Ehrmann en 1927. Par bravade, Claire a refusé de le recopier comme le lui demandait son enseignante, multipliant ainsi le nombre de fois qu'elle devrait alors le faire. Or, lorsqu'elle est devenue chat et qu'elle découvre le petit Omar, elle est de nouveau confrontée à ce poème que récite comme une litanie, une prière, le petit garçon.
De simple témoin des événements et de la lutte continuelle qui oppose Israéliens et Palestiniens, Claire-chat se retrouve confrontée à des choix. Et elle a le pouvoir d'éviter un bain de sang.
Ce roman à la fois historique et intemporel nous amène à réfléchir sur la situation du Proche-Orient. C'est un bel hymne à la paix et à la réconciliation entre les peuples.
En complément, je vous invite à lire la chronique du blog Livres Ados au sujet du roman Le Chat sur le mur de Deborah ELLIS.