Ludo est fils d'antiquaire. Lorsque son père ramène de nouveaux objets, il aime aller fouiller. Cette fois, le voilà qui explore le contenu d'une grande malle ayant appartenu à un soldat de la Grande Guerre. Outre différents objets et équipements militaires, Ludo trouve le carnet écrit par le soldat en question. Il s'appelait Léonce Vidal et il débute son récit le 10 septembre 1914.
Ludo est captivé par cette lecture et d'autant plus lorsqu'il est question d'un trésor, découvert en pleine bataille.
Citations "J'avoue que la lecture de ces passages du carnet me plaisait bien... certainement plus que ceux décrivant les attaques où, au coup de sifflet, il fallait foncer sans réfléchir sous un tonnerre de feu, en piétinant parfois les corps de ceux qui s'étaient fait faucher par les mitrailleuses.
Or, plus le récit avançait, plus les combats devenaient sérieux. Et j'en ressentais moi-même comme une boule d'angoisse dans le ventre. Le régiment de nos trois copains ne chômait pas. La chance ne les abandonnait pas pour autant. Ils semblaient toujours passer entre les balles. C'est à peine si Alban a eu un jour la cuisse entaillée par des éclats de schrapnel." p. 16
L'avis d'Histoire d'en lire
Le Trésor des poilus est un court roman (112 pages) abordant la Grande Guerre mais par un narrateur du XXIe siècle.
Entre présent et passé Michel Piquemal a fait le choix d'opter pour un jeune narrateur de notre époque. Il s'appelle Ludo, son âge n'est pas précisé mais on peut supposer qu'il a une dizaine d'années. Son père est antiquaire et Ludo a donc l'habitude d'être entouré d'objets anciens et de fouiller dans ces nombreux trésors.
Et cette fois, c'est la malle d'un ancien poilu qui est entreposée à la maison. Parmi tout ce qu'elle contient, Ludo découvre un carnet de poilu écrit par un certain Léonce Vidal, à partir du 10 septembre 1914 mais la date de fin n'est pas précisée. Ces journaux de poilu sont très précieux car ces écrits n'étaient pas censurés, contrairement aux courriers et cartes envoyés aux proches. Les soldats décrivent réellement leur quotidien dans les tranchées, sur le front.
Une bonne partie du carnet de Léonce est reproduite dans le roman et elle occupe même la plus grande place, laissant s'effacer le narrateur. En lisant ces pages, on a l'impression d'être proche de Léonce, d'être remonté en 1914.
Le passage entre présent et passé se fait donc tout naturellement pour le lecteur et facilite même cette entrée dans la grande Histoire.
Une histoire de trésor
Le second élément qui fait le lien entre passé et présent, c'est un trésor découvert par les trois amis poilus, sur le front et qu'ils ont caché dans un cimetière.
Le carnet de Léonce est très explicite et raconte en détails cette découverte et la cachette où est resté le trésor. Serait-il possible qu'il y soit encore plus de cent ans après la guerre ? La dernière partie du roman se recentre sur Ludo et cette quête au trésor. C'est aussi l'occasion de rappeler la législation actuelle en France concernant la découverte d'objets archéologiques, alors qu'elle était plus souple au début du XXe siècle. C'est aussi un combat pour le garçon et ses parents afin que les volontés des poilus soient respectées.
Un roman très accessible dès la fin du niveau primaire, une alternance passé/présent facile à suivre et un double fil rouge à suivre.