En 1952, Héléna Kolbe a 19 ans. D'origine allemande, elle s'est installée en France avec ses parents en 1938, fuyant le nazisme et l'antisémitisme violent qui en découlait. Sa famille s'établit à Prezneux, dans le Jura, en zone libre. Son père, un artisan luthier reconstitue petit à petit son atelier mais faute de clientèle, il est embauché dans une usine locale de fabrication de pipes.
Dans la nuit du 9 août 1942, les parents d'Héléna sont arrêtés, chez eux. La petite fille qui était sortie pour satisfaire un besoin naturel, s'est réfugiée à ce moment-là dans la niche du chien des voisins. C'est grâce à cela qu'elle est toujours en vie. Antoine Gaussec, le voisin, la recueille alors chez lui et avec sa femme Jeanne, ils deviennent ses parents-bis.
Jeanne meurt en 1950. Deux ans plus tard, Antoine Gaussec retrouve une pipe et est persuadé qu'elle a été sculptée par Martius Kolbe, le père d'Héléna. Sa conscience lui impose de demander par écrit à Héléna de se souvenir de sa petite enfance, de tout ce qu'il s'est passé jusqu'à l'arrestation de ses parents. La jeune fille accepte et fait travailler sa mémoire pour faire ressurgir tous ces souvenirs.
L'avis d'Histoire d'en lire
Dans le roman Une si petite flamme, Robert Bigot aborde un sujet trop rarement exploré dans la littérature jeunesse : la délation pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que ce conflit est très largement présent dans les fictions pour la jeunesse. Or ici, l'auteur renouvelle le thème en pointant du doigt une attitude qui a condamné de très nombreux Juifs.
Le récit est divisé en deux parties : d'abord la demande d'Antoine Gaussec et les souvenirs d'Héléna ; puis la découverte par la jeune fille que son père est certainement toujours vivant et les démarches qu'elle entreprend pour le retrouver.
Nous n'en dévoilerons pas plus pour vous laisser découvrir cet ouvrage et surtout comment Héléna découvre la vérité sur ce qu'il s'est passé cette nuit-là. L'auteur distille les indices très lentement afin que le lecteur se mette à la place d'Héléna et comprenne tout en même temps qu'elle.
En septembre 1952, Héléna Kolbe se rend dans le seul camp d'extermination nazi présent sur le territoire français, là où ses parents ont été déportés. Elle énonce une prière d'une grande force émotionnelle et finalement universelle. Même si ses paroles abordent sa propre histoire et donc celle du peuple juif persécuté et exterminé à cette époque, on peut véritablement dire qu'elles ont encore toute leur signification aujourd'hui alors que de nombreuses populations du monde sont encore, elles aussi, menacées.
A noter que ce livre est paru initialement aux éditions Syros en 1995 dans la collection "Les uns les autres". Épuisé, il a été réédité par Gulf Stream Éditeur en 2007. Depuis, il est définitivement épuisé mais peut se trouver en occasion.