Petit-Jean des poilus : Pendant l'hiver 1914, Petit-Jean vit chez sa grand-mère dans la Somme. Les combats font rage là-bas et depuis peu, les soldats des deux armées vivent dans des tranchées, au milieu de la boue et des obus qui ne cessent d'exploser de part et d'autre. Le village où vit l'enfant et sa grand-mère est si proche du front qu'il sert de zone de repos aux soldats français. Arrive un jour un sergent, monsieur Jean, qui est instituteur. Petit-Jean est heureux et fier d'accueillir cet homme sous son toit. Une belle amitié se noue entre eux.
Lettres des tranchées : Une petite sélection de vraies lettres envoyées par des poilus à leur mère, leur femme, leurs enfants pendant la guerre et parfois les réponses de la famille.
Citations "Au début du printemps, notre village vit s'installer un peu à l'écart un hôpital de campagne. Il y avait eu une grande bataille sur le front et les blessés graves se comptaient par centaines. On les voyait passer sur des brancards, le visage, la jambe ou les bras couverts de gros pansements rougis. Certains étaient si abimés que leurs corps n'étaient qu'une immense plaie, emmaillotée comme une momie. C'était donc ça la guerre ! Parfois on entendait pleurer ces grands gaillards et cela nous fendait le cœur.
"Faut-il donc qu'ils souffrent!" disait ma grand-mère.
Moi j'épiais le passage des brancardiers. Je craignais à chaque instant d'y reconnaître mon ami...
C'était terrible ! Car en me voyant, des blessés qui déliraient croyaient voir leur propre fils. Ils m'appelaient auprès d'eux, et je me faisais rabrouer par les infirmières :
"Allons, file d'ici, ce n'est pas un spectacle pour les enfants."" p. 15
L'avis d'Histoire d'en lire
Pour une fois dans la collection Histoire en tête et pour le début du Centenaire de la Grande Guerre, le recueil regroupe deux textes ou plutôt deux parties sur la même thématique, ici la Première Guerre mondiale.
Michel Piquemal s'intéresse à la vie à l'arrière dans les villages très proches du front, comme ici dans la Somme. Une grand-mère et son petit-fils accueillent chez eux, un sergent, monsieur Jean, qui est instituteur dans le civil. L'homme profite d'un repos bien mérité, bien que loin de ses proches à qui il écrit souvent. Très vite, une très belle amitié se noue entre l'enfant et l'instituteur, mais elle est malmenée par la réalité de la guerre. Alors que Petit-Jean s'en amusait avec ses camarades, il mûrit beaucoup grâce aux récits de monsieur Jean, comprend les atrocités qui se déroulent à quelques kilomètres et affiche une réelle gravité face aux événements. Une nouvelle qui montre les a priori d'un conflit, la propagande qui influence beaucoup les mentalités et le changement d'attitude dès que les personnes de l'arrière prennent connaissance et conscience de la réalité, à l'écoute de ceux qui reviennent du front.
En complément, la seconde partie offre une sélection de lettres adressées par des poilus à leurs familles et parfois les réponses de celles-ci. Ce ne sont que quelques exemples très émouvants qui témoignent de l'horreur de la guerre, mais aussi de la censure qui s'exerce pour ne pas saper le moral de la nation. Dans leur écrits, les poilus parviennent tout de même à décrire suffisamment leur quotidien pour que leurs proches puissent s'imaginer un minimum les conditions dans lesquelles ils doivent survivre. Jusqu'à ce que tout bascule.
Le récit et ses lettres fourmillent de détails sur la Grande Guerre et vont servir de points d'appui pour étudier le conflit en cours d'Histoire. En s'appuyant sur les informations brutes apportées par les cours, les jeunes lecteurs pourront tirer de nombreux exemples de ces textes, mieux assimiler les événements. Ces textes sont courts et bénéficient de définitions en notes de bas de page dès que c'est nécessaire, et d'illustrations d'Edouard Groult pour mieux se rendre compte de cette époque.