Mujeres libres

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Résumé

Soledad, Lucía et bien d'autres sont nées à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe., en Espagne. Dès leur plus jeune âge, leur joie de vivre et leur spontanéité sont étouffées. Elles doivent devenir des filles, puis des femmes dociles, soumises, invisibles. Mais certaines refusent et sont bien décidés à lutter pour s'émanciper. Lucía est l'une des fondatrices du mouvement Mujeres libres.

Citations
"Je suis née sans faire de bruit, sans pousser mon premier cri à la vie, dans cette pièce obscure, remplie de galets de charbon et de filets de patates germées.
Elle m'a appelée Soledad, me promettant à une solitude éternelle.
[...]
Le début de la guerre civile me sauva. Ma tante quitta brutalement son village natal, persuadée que les Républicains s'en prendraient à sa vertu et elle me laissa seule, ignorant que je venais d'être libérée de ma prison catholique. Je me souviens de cette fureur vorace qui embrasait le pays. Elle donnait enfin un sens à la révolte qui me consumait. Je quittai l'école pour apprendre dans un athénée.
Des femmes venaient nous rendre visite pour nous instruire et nous parlaient d'égale à égale. C'est là que je rencontrai Lucía. Une des fondatrices du mouvement des Mujeres libres et de leur revue.
Pour la première fois, on m'invitait à la liberté plutôt que la soumission." n.p.

L'avis d'Histoire d'en lire

La condition féminine et la guerre d'Espagne sont deux thèmes chers à Isabelle Wlodarczyk. Après Les Jours de poudre jaune, elle revient sur les années 1930 en Espagne.

Trois portraits de femmes
Elles s'appellent Soledad, Lucía, Pepita... Certaines d'entre elles ont réellement existé. C'est le cas de Lucía, narratrice du troisième récit Soñar, soñar, siempre.
Les trois textes lui rendent d'ailleurs hommage mais les deux premiers sont narrés par des femmes dont Isabelle Wlodarczyk a imaginé les parcours, en s'appuyant sur des éléments biographiques de Mujeres libres glanés grâce aux témoignages de survivantes.

Leur premier point commun à toutes : elles étaient destinées à être des filles, puis des femmes serviables, soumises surtout, presque invisibles.
Leur second point commun : leur personnalité respective allait à l’encontre de ce diktat. Toutes se sont rebellées à leur manière, ont agi pour leur émancipation et par ricochet, celle de toutes les autres femmes.

En trois courts récits écrits chacun à la première personne du singulier, Isabelle Wlodarczyk montre la détermination de ces jeunes femmes à s’affranchir des règles du patriarcat, souvent même à leurs risques et périls et qui n'hésitent pas non plus à s'engager dans le combat contre les Franquistes.
Les actions individuelles ont toujours besoin de se fédérer pour gagner en ampleur et en puissance. C’est ainsi que nait le mouvement libertaire les Mujeres libres.

La guerre d'Espagne opposant Républicains et Franquistes est évoquée en filigrane dans les trois récits.
Le mouvement des Mujeres libres se développe précisément à cette période. C'est une révolution pendant la révolution.

Des textes courts et percutants.
Des femmes dont il faut se souvenir car la liberté d'aujourd'hui a été possible grâce à leurs actions d'hier.