Juillet 1942, à Paris. Max a 7 ans. En récompense du prix d'excellence qu'il vient de recevoir à l'école, il a reçu un joli poisson rouge et un peu jaune. Il est très fier de lui. Max porte aussi une belle étoile jaune cousue à ses vêtements. D'autres camarades de sa classe en portent également, ceux qui n'en ont pas se moquent et disent que ces étoiles sentent mauvais.
En tout cas, Max est impatient car il doit fêter ses 8 ans, le 16 juillet. Pour son anniversaire, il aimerait avoir un second poisson qui tiendrait compagnie au premier. Mais ses parents parlent d'une rafle qui se prépare.
L'avis d'Histoire d'en lire
Beaucoup de romans historiques sur la Seconde Guerre mondiale abordent les rafles de Juifs, les persécutions menées à leur encontre par les Nazis. Mais la plupart de ces livres s'adressent à des lecteurs en âge de comprendre ces événements historiques, d'autant plus qu'ils en parlent en cours d'Histoire. Max et les poissons est justement un roman qui sort de ce lot puisqu'il vient s'adresser à des plus jeunes, à partir de 9 ans environ. L'objectif de ce court roman est de mettre en mots, simplement, les événements qui sont survenus en France, pendant la Seconde Guerre mondiale, en juillet 1942.
Et pour cela, Sophie Adriansen a imaginé un narrateur d'à peine 7 ans qui raconte ce qu'il vit, avec toute l'innocence et la naïveté qui sont les siennes. A son âge, ses seules préoccupations sont son anniversaire, le prix d'excellence qu'il vient de recevoir, son joli poisson rouge. Il ne comprend pas les mots des adultes : "rafle", "juif", "camp". Il est fier de son étoile jaune alors que les autres se moquent de lui, ils n'ont forcément rien compris.
Pour écrire ce roman, Sophie Adriansen s'est basée sur le témoignage d'une femme qu'elle a rencontrée et qui a failli être raflée le 16 juillet 1942. Voilà comment est né ce récit touchant faisant référence aux enfants de juillet.
Et même si Max a ses préoccupations bien à lui, il nous décrit son quotidien en ces temps troublés : les Allemands qui sont partout, la carte d'alimentation qu'il est indispensable d'avoir avec soi pour acheter un peu de nourriture, le couvre-feu qui oblige à se coucher tôt même pendant l'été. Pareillement, une fois dans le Palais des sports (le Vélodrome d'hiver) où il est conduit avec ses parents et des centaines d'autres familles, il raconte le bruit, l'inconfort, les mauvaises odeurs, la peur.
Max et ses parents sont ensuite conduits au camp de Drancy, puis le petit garçon est sauvé par des inconnus qui le conduisent dans une grande maison où sont cachés des enfants juifs qui doivent changer d'identité. Max devient désormais François.
C'est à la fois tendre, émouvant et triste. Pour compléter ce très beau texte, Tom Haugomat ajoute quelques petites illustrations en noir et blanc, tout en délicatesse.