La jeune allemande Ilse commence son journal le 15 novembre 1938, soit 5 jours après ce que l’on a appelé “la Nuit de Cristal”, pendant laquelle eut lieu une très grande émeute anti-juive pendant laquelle de nombreuses vitrines de magasins juifs furent saccagées et des Juifs battus. Il s’agit pour elle de parvenir à expulser ses émotions car Ilse est également juive et très vite, il lui sera interdit d’aller à l’école, de sortir, d’aller dans des magasins... Elle est enfermée dans sa propre maison, définitivement seule. Sa meilleure amie n’est jamais venue la voir depuis qu’elle a dû quitter la classe. Ilse se lie d’amitié avec Gerhard depuis sa fenêtre, son voisin allemand ; il est son seul lien avec l’extérieur.
Son père, un brillant universitaire, a été renvoyé à cause de ses origines il y a quelques temps déjà et, devant l’insistance de ses parents, il consent à quitter l’Allemagne avec son épouse et Ilse. Il souhaite obtenir des visas pour les Etats-Unis, ce qui n’est pas une chose facile en ce début d’année 1939. Ilse décrit alors les espoirs et désespoirs qui rythment leur quotidien, avec la peur constante d’être arrêtés, déportés et tués.
Un jour pourtant, l’Etat allemand autorise un départ pour Cuba pour le mois de mai 1939 en échange de tous ses biens, sur le navire S.S. Saint Louis. Quelques 900 juifs embarquent et voguent alors vers la liberté...
L'avis d'Histoire d'en lire
J’ai fui l’Allemagne nazie repose sur un pan de notre Histoire contemporaine : la traque des Juifs dès 1938. Il s’agit d’un sujet fréquemment traité mais à travers le journal d’Ilse, le lecteur prend vraiment la dimension de la peur dans laquelle vivaient ces gens, toutes les interdictions et humiliations qu’ils ont endurées...
Le voyage sur le S.S Saint Louis se base sur des faits réels, comme il est indiqué dans le dossier en fin d’ouvrage. Le choix du journal pour relater cet événement le rend vraiment réaliste et les diverses émotions d’Ilse ou de son entourage ne laissent pas indifférent.
Il s’agit d’un roman assez court et le rythme, qui suit celui de la vie d’Ilse et de ses aléas, permet de s’imprégner d’autant plus de ce qu’a pu endurer la jeune fille, qui est un témoignage fictif mais renvoie malheureusement à la vie de milliers de personnes à cette époque-là.
Yaël Hassan, qui écrit pour la jeunesse, réussit donc avec brio à nous transporter dans le quotidien d’Ilse basé sur une page sombre de notre Histoire.
Première édition : 2007
Note : J'ai fui l'Allemagne nazie a été sélectionné par le Ministère de l'Education nationale pour le niveau Collège dans la catégorie spéciale Seconde Guerre mondiale.