Eliane, alors grand-mère, se rend avec sa petite-fille, au cimetière de Vernezay, pour se recueillir sur la tombe de son père, Joannès Prudhomme, mort pour la France en 1916. Elle se remémore alors quand elle avait 4 ans, quand la guerre a éclaté en 1914. Les hommes de son village ont été mobilisés pour aller défendre le pays. Dans un premier temps, son père n'en faisait pas partie car il a été réformé à cause d'une pleurésie. Malheureusement, quelques temps plus tard, il est également appelé pour rejoindre les combats. Il intégre un régiment d'artillerie et, en tant qu'agent de liaison, il a pour mission d'assurer "la communication entre les diverses unités d'une bataille", malgré les obus, les cadavres...
En son absence, Eliane, qui est l'aînée, aide autant que possible sa mère et s'occupe de son petit frère, Marcel et de sa petite sœur, Lucienne. La vie est difficile. Chaque famille s'accroche aux nouvelles qui arrivent du front. Jusqu'au jour où le garde champêtre vient annoncer la mort de Joannès Prudhomme.
L'avis d'Histoire d'en lire
Dans ce roman, Philippe Barbeau, nous montre, à travers les yeux de la petite Éliane, tout ce que cette la Grande Guerre a provoqué dans la vie de l'époque. L'accent n'est pas mis sur les combats eux-mêmes, on y découvre davantage leurs à-côtés : la mobilisation des hommes, les permissions de ceux qui sont encore en vie, les blessés et les mutilés qui rentrent par wagons entiers, les familles décimées par la perte de leur mari, de leur père... L'auteur nous invite davantage à voir et comprendre ce que fut la vie à l'arrière, le travail difficile des femmes et des enfants en l'absence des hommes. Tout ceci est montré avec beaucoup de pudeur car Éliane est encore petite, même si elle comprend déjà beaucoup de choses.
Il est évident qu'en ce début de XXIème siècle, on a du mal à s'imaginer qu'une si petite fille ait assumé de nombreuses tâches quotidiennes pour aider sa mère. Et pourtant, à cette époque et surtout à ce moment alors que les femmes et les enfants restaient seuls, chacun devait contribuer à la vie de tous les jours, et ce dès son plus âge.
Le passage du livre dans lequel on apprend la mort du père d’Éliane est empreint d'une grande émotion. On sent pourtant venir ce moment, quand il repart de sa seconde permission, mais malgré cela, l'écriture nous touche et on se met à la place de la fillette et de sa maman pour qui la vie bascule complètement.
Ce roman est très accessible. Il n'y a pas de difficultés particulières de vocabulaire, le texte est parfaitement bien construit.