Rachel a été confiée par ses parents à la Maison des enfants de Sèvres. En pleine Seconde Guerre mondiale et alors que les persécutions contre les Juifs se multiplient, ils ont voulu protéger leur enfant dans cette école dirigée par Goéland et son mari Pingouin. Bien d'autres Juifs y vivent aussi, en espérant passer inaperçus. Mais cela ne dure qu'un temps et les Allemands commencent à avoir des doutes sur les pensionnaires de cette institution. Goéland décide alors de faire partir tous les enfants juifs et de les faire conduire en zone libre dans le Sud de la France. C'est l'OSE (L’œuvre de secours aux enfants) qui se charge de cette mission. Tous les enfants doivent impérativement changer d'identité. Rachel devient Catherine Colin. Devenue une passionnée de photographie grâce à Pingouin, elle a pour mission, dans sa fuite, de collecter des photos pour témoigner après la guerre.
L'avis d'Histoire d'en lire
A travers les écrits de Rachel/Catherine Colin, l'autrice Julia Billet aborde la Seconde Guerre mondiale par le vécu d'enfants juifs pris en charge par des réseaux de Résistance et mis à l'abri en zone libre. Ici, il n'est pas question de conflit, de combat. Les mesures contre les Juifs, les déportations sont bien évidemment mentionnées, on sait par exemple que les enfants sont sans nouvelles de leurs parents depuis longtemps. Mais la plus grosse partie du texte se concentre sur cette fuite perpétuelle face à l'ennemi, ces adultes qui ont tous risqué leur vie pour sauver ces enfants : l'équipe de la maison de Sèvres, le réseau de l'OSE, les fermiers qui accueillent les enfants, le photographe Etienne... Aucun n'a hésité et cela, Catherine en est pleinement consciente.
La Guerre de Catherine, c'est à la fois le vécu de cette jeune fille mais aussi toutes ces actions de résistance menées pour venir en aide à une population persécutée. Catherine insiste bien sur l'énorme difficulté qu'il y a à changer d'identité, cela revient pour elle et les autres enfants à renier tellement de choses. Mais c'est aussi une fille très mature et qui se jure de ne jamais oublier le dévouement de tous ces gens sans qui elle n'aurait pas vécu.
Le contexte historique est décrit avec beaucoup de précisions, même si ce ne sont pas les événements qui sont mis en avant mais bien les conditions de vie de l'époque : les difficultés à se nourrir, les contrôles permanents d'identité, le travail à la ferme...
Comme elle l'écrit en postface, Julia Billet s'est inspirée de l'histoire vraie de sa mère Tamo Cohen devenue France Colin, passionnée de photo qui a apporté son témoignage en images à la fin du conflit.
Un récit tout simplement poignant et qui rend hommage à tous ces Justes.
Note : La Guerre de Catherine a été sélectionné par le Ministère de l’Éducation nationale pour le niveau Collège dans la catégorie spéciale Seconde Guerre mondiale.