En mai 1944, à Saint-Etienne, Lucien Bornier, dit l'Embaumé parce qu'il aime par-dessus tout être bien propre et sentir bon, n'hésite pas à profiter de l'Occupation allemande pour se faire de l'argent très facilement. Il fait du marché noir, revend des objets pris à des Résistants. Tout en aidant de temps en temps les habitants pour échapper à des rafles allemandes. Mais la fin de la guerre semble approcher et le vent tourne pour lui. Malgré ses habitudes, il ne parvient plus à approcher les chefs de la Gestapo, dont l'Oberführer Gustave Hermann. Avant de se faire oublier, Lucien dénonce un petit garçon muet comme appartenant à la Résistance française. Celui-ci est exécuté par les Allemands. Alors que la ville de Saint-Etienne est bombardée, Lucien tue quelqu'un pour lui prendre son identité et devient Michel Barreaud, originaire du Puy-en-Velay. Il prend ses valises pleines d'argent et fuit Saint-Etienne. Les années passent, Michel Barreaud est le patron d'une entreprise qui fonctionne bien. Mais certaines personnes ne l'ont pas oublié et l'ont parfaitement reconnu malgré sa nouvelle identité. Et même après soixante ans, il n'est jamais trop tard pour se venger d'un acte horrible qu'a commis Lucien Bornier...
L'avis d'Histoire d'en lire
La Guerre a son parfum est un polar qui débute en 1944 et se termine en 2006. Un livre, très court, à peine 70 pages, et qui se déroule sur un temps si long. Pour cela, Jean-Louis Nogaro va droit aux éléments les plus importants pour tisser son scénario et surtout maintenir un véritable suspense tout au long du récit.
Le récit commence donc en mai 1944. Le décor est posé, cela se passe à Saint-Etienne, on découvre le personnage principal, Lucien Bornier et sa façon à lui de s'en sortir pendant cette guerre et surtout l'Occupation allemande. Nous voyons que cet homme-là n'hésite pas à trafiquer avec l'ennemi et essaie de se donner aussi un peu bonne conscience en aidant parfois ses concitoyens. A travers cette première partie du roman, l'auteur détaille bien le contexte historique, outre ce trafic et ces arrangements qui ont effectivement existé entre occupants et habitants. Il nous fait bien ressentir la fin de la guerre qui approche, ces rumeurs sur le recul de l'armée allemande en différents endroits, la menace d'un débarquement américain.
Les années passent et là, le contexte historique n'apparaît plus vraiment. Toutefois, il est très important de se rappeler tout ce qu'il s'est passé dans cette première partie du texte pour voir ce qui en découle soixante ans plus tard.
C'est là où le côté polar prend tout son sens. Cela s'infiltre progressivement dans le récit. Il y a surtout ces braquages des parfumeries de la chaîne Martinaud. Sur le coup, on ne voit pas du tout le rapport qu'il peut y avoir avec le début du roman mais l'auteur distille petit à petit les éléments et nous permet d'y voir plus clair jusqu'à la chute finale.
Tout simplement très prenant et à conseiller à des lecteurs ados qui apprécient justement le genre du polar.